Marie-Helene Ska © Belga

Concertations sociales : les ténors de la CSC défendent l’accord

Les ténors de la CSC ont défendu lundi matin l’accord sur la norme salariale obtenu au sein du groupe des Dix, tout en continuant de critiquer vertement la politique gouvernementale.

La secrétaire-générale du syndicat chrétien, Marie-Hélène Ska, s’est montrée confiante dans l’approbation du préaccord par sa base. « Quand on négocie, on prend la mesure de ce qui vit sur le terrain », a-t-elle déclaré sur Bel RTL.

En dépit d’un contexte social toujours tendu, la CSC se félicite d’avoir obtenu un relèvement de 2% de tous les minima sociaux, ainsi qu’un relèvement de 1,5% des plafonds des allocations sociales (pensions, chômage, invalidité, etc.). « Ce sont des mesures extrêmement importantes pour le pouvoir d’achat de ces personnes. Elles représentent pratiquement 950 millions d’euros sur un an et demi. Ce sont des montants qui ne sont pas négligeables », dit-elle.

Elle salue aussi « la possibilité de négocier dans les secteurs et les entreprises », une ouverture « extrêmement importante parce que c’était une attente forte après des années de blocage salarial ». D’après elle, le front commun syndical n’est pas rompu, même si la FGTB ne soutient pas le projet d’accord. Il n’existe entre les deux grands syndicats qu’une « divergence d’appréciation », qui « porte sur le saut d’index et sur la table à laquelle il faut négocier le saut d’index ».

Le syndicat socialiste souhaitait en effet obtenir l’abrogation du saut d’index dans l’accord, tandis que la CSC entend combattre la mesure par ailleurs, jugeant que l’accord ne la confirme aucunement. Le texte ne peut d’ailleurs être considéré comme un engagement à la paix sociale, a prévenu Felipe Van Keirsbilck, le secrétaire-général de la CNE (la centrale des employés du syndicat chrétien) dans Matin Première (RTBF). « Personne ne croit, même (l’administrateur-délégué de la FEB) Pieter Timmermans dans ses rêves les plus fous, qu’il y aura la paix sociale sur tous les sujets », lâche-t-il.

La pension à 67 ans, « la destruction des prépensions », le « vol important qui sera fait sur les travailleurs à temps partiel » ou « la destruction des droits des chômeurs âgés » sont autant de sujets sur lesquels la mobilisation sera importante. S’il soutient lui aussi le préaccord au nom du réalisme, M. Van Keirsbilck ne cache pas son amertume sur les conditions dans lesquelles il a été conclu. « Les négociations relevaient davantage du racket que de la concertation. Je mesure mes mots.

Derrière la FEB, M. Timmermans et ses collègues savaient que le gouvernement était prêt à imposer une norme de 0% s’il n’y avait pas d’accord. Donc, ils étaient dans un fauteuil, ils n’ont pas négocié. Ils ont imposé toutes leurs volontés. Ils ont donné des cacahuètes », affirme-t-il.

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