Les tensions restantes au sein de la famille PS pourraient jouer en faveur de Bénédicte Poll. © hatim kaghat

Communales 2018: quel futur pour la jeune majorité à Seneffe?

Le Vif

Les forces se rassemblent autour des acteurs de la nouvelle majorité instaurée en 2012 à Seneffe. Mais le PS, qui avait alors été relégué dans l’opposition, entend bien ne pas y rester.

Voilà maintenant six ans que Seneffe a changé de cap politique. Jusqu’alors la commune était fortement marquée par le PS, qui avait décroché plus de 50 % des voix aux élections de 2006. Mais des tensions internes au sein de la locale du parti ont mis fin à cette hégémonie en 2012 au profit d’une nouvelle majorité menée par la bourgmestre MR-IC Bénédicte Poll en coalition avec le groupe Alternative citoyenne de Gaëtan De Laever, ex-socialiste en conflit avec l’ancien bourgmestre PS Philippe Bouchez.

Le bilan

En 2014, la commune de Seneffe s’est retrouvée confrontée à l’obligation de rembourser à l’entreprise BASF une taxe industrielle compensatoire déjà perçue et s’élevant à plusieurs millions d’euros.  » Nous avons dû faire appel à l’aide du Crac et prendre certaines mesures mais, aujourd’hui, la situation financière de la commune est à nouveau en boni et l’équilibre financier a été retrouvé « , se félicite Bénédicte Poll.

La bourgmestre et son équipe ont ainsi pu réaliser » l’ouverture de 26 places pour la petite enfance, la création de la maison des jeunes Le Câble, l’investissement d’environ 500 000 euros par an pour la rénovation des voiries et des bâtiments communaux, ou encore la rénovation de l’école Saints Cyr et Julitte, énumère-t-elle. Nous avons aussi reçu une promesse de subsides pour la réfection des vestiaires et de la cafétéria du club de football Snef-Tyber.  »

L’opposition

 » L’encéphalogramme est plat à Seneffe « , estime de son côté le PS, du fond de l’opposition.  » Cette majorité arrivée au pouvoir par hasard a dû prendre ses marques et peu de projets ont abouti « , juge Michaël Carpin, nouvelle tête de liste pour les communales de 2018.  » Il y a eu des coupes sombres dans le personnel communal et un véritable manque d’écoute et de courtoisie envers les citoyens.  »

Après la gifle de 2012 qui lui avait coûté près de 25 % de voix, le PS espère évidemment revenir sur le devant de la scène. Michaël Carpin et son équipe misent pour cela sur une liste d’ouverture avec de nouvelles têtes et un programme axé sur la participation citoyenne.  » Il n’est plus question de diriger les citoyens mais bien de gérer la commune avec eux « , souligne-t-il. Cela suffira-t-il à faire oublier les divisions de 2012 ? De l’avis de Michaël Carpin, il s’agit d’histoires anciennes. Philippe Bouchez, l’un des deux hommes concernés à l’époque, s’est retiré de la politique, mais Gaëtan De Laever, l’autre protagoniste au coeur des tensions, reste cependant présent en tête de la liste AC+. Et Michaël Carpin n’envisage pas de travailler à nouveau avec lui.

Les restes de ces tensions pourraient une fois de plus jouer en faveur de Bénédicte Poll et sa nouvelle Liste de la bourgmestre, qui rassemble des candidats de divers horizons et notamment deux de DéFI. Les forces en présence ont en effet tendance à se regrouper autour de la majorité, puisque le CDH ne se présente plus et a majoritairement rejoint les rangs d’AC+. Ecolo sera, par contre, encore bel et bien présent, avec une ferme volonté de retrouver la majorité que les verts n’ont plus connu depuis douze ans.

Par Marie-Eve Rebts.

Résultats 2012

MR-IC 37,98 % (9 sièges)

PS 29,58 % (7 sièges)

AC 15,78 % (3 sièges)

CDH 11,07 % (2 sièges)

Ecolo 5,59 % (0 siège)

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