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Communales 2018 : à Watermael-Boitsfort, Martine Payfa s’en va-t-en-guerre

Olivier Rogeau
Olivier Rogeau Journaliste au Vif

DéFI veut récupérer le mayorat de Watermael-Boitsfort, conquis par l’Ecolo Olivier Deleuze en 2012. Un objectif difficile à atteindre si les partis de la majorité sortante restent unis. Marchandages en coulisse en perspective.

Récupérer le mayorat à Watermael-Boitsfort est une priorité pour DéFI, a prévenu, fin janvier, le président du parti, Olivier Maingain.  » L’équipe a un très bon écho sur le terrain « , assure- t-il. Déboulonnée par l’Ecolo Olivier Deleuze aux communales d’octobre 2012, Martine Payfa (DéFI) récupérera-t-elle son écharpe ? Si les sondages actuels sont de bon augure pour DéFI, rien n’est joué. Car le parti amarante est, depuis six ans, politiquement isolé face à la majorité Ecolo-MR-Gestion municipale-CDH.  » Il se dit que ces partis ont déjà eu des contacts en vue de reformer la coalition, glisse une conseillère communale DéFI. Si un accord se confirme, il nous faudrait la majorité absolue pour pouvoir revenir aux affaires. Pas évident !  »

« Pour un dernier mandat »

Une certitude : les deux camps ont souffert de dissensions internes. Au sein du collège actuel, fort de 15 sièges sur 27 (dont 7 élus verts), un partenaire (le CDH) se retrouve affaibli par un autre (le MR). En clair, David Leisterh, président du CPAS et chef de file des libéraux (3 sièges), a réussi à attirer trois élus Gestion municipale, un groupe d’essence citoyenne associé jusque-là à deux conseillers communaux CDH. Du coup, Leisterh, tête de liste MR-GM, se sent pousser des ailes au point de briguer le mayorat. Son ambition se heurte à celle du grand moustachu, Olivier Deleuze, premier et unique bourgmestre Ecolo en Région bruxelloise et candidat à sa propre succession  » pour un dernier mandat « .

Dans l’opposition, composée de DéFI (10 sièges) et des socialistes (2 sièges), une volonté de renouvellement et de rajeunissement s’est exprimée. Mais elle n’a pu se concrétiser chez les amarantes. Les militants de la section locale avaient choisi Anne Spaak, parente d’Antoinette Spaak, comme tête de liste. Ce qui signifiait l’éviction de Martine Payfa, qui a dirigé la commune pendant dix-huit ans (elle a succédé, en 1994, à sa mère, Andrée Payfa, devenue, en 1976, la première femme bourgmestre en Région bruxelloise). Autant dire que cette tentative de mise à l’écart par la base a été perçue comme un putsch. Martine Payfa a alors introduit un recours auprès des instances de son parti et Olivier Maingain a imposé la députée bruxelloise de 64 ans. La nouvelle génération, incarnée par Anne Spaak et Sandra Ferretti, est priée d’attendre son tour.  » On ne retire pas la locomotive électorale au moment où il faut aller chercher des voix « , aurait dit en substance le patron de DéFI aux militants locaux.

Communales 2018 : à Watermael-Boitsfort, Martine Payfa s'en va-t-en-guerre

Un enjeu capital et un échec

La majorité sortante met surtout à son actif la réduction de la dette communale. Placé sous plan d’assainissement régional, Watermael-Boitsfort a subi une cure d’austérité budgétaire qui a fortement limité les investissements et touché le personnel communal. Malgré ces efforts, les finances locales restent fragiles, la commune risquant de perdre les recettes immobilières du siège d’Axa Belgium. L’opposition, elle, critique les conditions dans lesquelles le plan logement communal a été lancé,  » sans tenir compte des remarques des citoyens « . Elle reproche aussi au collège actuel de ne pas avoir réussi à mener à bien, sous cette législature, la rénovation de la place Keym, le coeur de Watermael.

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