Michael Freilich et Bart De Wever

Collaboration et sympathies nazies: un élu N-VA invite le Vlaams Belang à faire le ménage dans ses rangs

Le Vif

L’ancien rédacteur en chef de Joods Actueel, Michael Freilich, figure de la communauté juive à Anvers, élu député N-VA à la Chambre le 26 mai dernier, demande, dans une lettre ouverte au président du Vlaams Belang, Tom Van Grieken, de condamner la collaboration et d’exclure du parti d’extrême droite ceux qui le refuseraient.

Depuis la victoire du Vlaams Belang le 26 mai dernier, la mise au jour des profils de mandataires du parti et l’expression de certaines déclarations qu’ils ont tenues rappellent les comportements et la rhétorique qui constituent historiquement l’apanage de l’extrême-droite. Ainsi, une enquête de la VRT a une nouvelle fois dévoilé les techniques violentes de l’organisation d’extrême-droite Schild & Vrienden pour contrer ses détracteurs.

Son principal chef de file, Dries Van Langenhove, vient d’être élu à la Chambre comme tête de liste indépendante du Vlaams Belang. Une élue VB, Dominiek Sneppe, a jugé il y a quelques jours que le droit ouvert aux homosexuels de pouvoir se marier et avoir des enfants allait un « pont trop loin ». Ce faisant, elle a rappelé la position de son parti que le président Tom Van Grieken, consulté par la N-VA en vue des futures négociations sur la formation du gouvernement flamand, tente de rendre discrète.

Dominiek Sneppe appartient à une famille de mandataires du Vlaams Belang. Son beau-père, feu Roger Spinnewyn, membre actif de la milice néonazie interdite VMO, a participé, rappelait cette semaine le site Apache, à une opération de rapatriement, d’Autriche vers la Flandre, de la dépouille du prêtre Cyriel Verschaeve, un collaborateur des nazis, qui envoya de nombreux jeunes Flamands sur le front de l’Est. Dominiek Sneppe est elle-même intervenue en jouant de l’orgue lors d’une cérémonie d’hommage à Cyriel Verschaeve qui suivit le rapatriement de son corps.

Dernier élément en date, ce vendredi, la Gazet Van Antwerpen a révélé les sympathies nazies affichées il y a quelques années par un conseiller communal Vlaams Belang de Stabroek, en province d’Anvers. Ce conseiller, Jef Leffelaer, a « liké » et émis des commentaires positifs en rapport avec des marches militaires et de la musique de propagande glorifiant les Waffen-SS et la collaboration. Selon la VRT, la police vient d’ouvrir une enquête afin de déterminer s’il n’a pas commis d’infractions. Pour Michael Freilich, c’en est trop. Il l’a écrit au président du Vlaams Belang. « Il est plus que temps que vous et votre parti clarifiez la situation à la suite d’un certain nombre d’événements et concernant un certain nombre de personnes et leur passé », écrit-il. « Le minimum qu’on puisse attendre d’un parti qui se prétend fréquentable est une condamnation de la collaboration et le renvoi de tous les membres qui ne l’accepteraient pas », écrit-il. « La Flandre en général et la communauté juive en particulier n’attendent pas que des belles paroles mais aussi des actes », ajoute-t-il.

Le conseiller communal Jef Leffelaer a indiqué être amateur de marches militaires, précisant que son commentaire datait lui d’il y a cinq ans. Le Vlaams Belang a lui-même examiné la question, observant que les faits datent d’avant l’élection de Jef Leffelaer, qui s’en distancie aujourd’hui. Pour Michael Freilich, il s’agit du dernier d’une série d’incidents que le Vlaams Belang n’a pas suffisamment pris au sérieux, en n’excluant pas des membres aux sympathies nazies, et en se contentant, au mieux, de les sanctionner en interne. « Des membres du parti qui expriment leur nostalgie à l’égard des SS, qui témoignent ouvertement de sympathies nazies ou qui ont été condamnés pour avoir minimisé l’holocauste: ce n’est pas acceptable », a-t-il conclu.

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