George-Louis Bouchez et Joachim Coens © Belga

Coens et Bouchez confrontés à un choix douloureux

Tex Van berlaer
Tex Van berlaer Collaborateur Knack.be

Les propositions des informateurs Joachim Coens (CD&V) et Georges-Louis Bouchez (MR) plongent la politique belge dans le désarroi. Pourtant, tout le monde attend de ces deux messieurs qu’ils tranchent.

Désemparé. Voilà qui résume l’état des partis politiques après les propositions du duo d’informateurs Coens et Bouchez qui ont fait l’objet de fuites dans la presse. Personne ne sait vraiment ce qu’il convient de faire. Coens et Bouchez eux-mêmes veulent simplement finaliser leur mission et aller voir le roi lundi. On murmure même qu’ils veulent décider lequel des dix partis sera autorisé à passer au prochain tour. Pourtant avec la fuite de la note, il y a aujourd’hui plus de points d’interrogation que de réponses.

Georges-Louis Bouchez est d’ailleurs en colère. Sur les réseaux sociaux, il fustige les personnes qui ont divulgué ses écrits. « Je suis choqué par tant d’irresponsabilité. » Son style contraste avec celui du président de CD&V, qui est beaucoup plus rationnel. C’est ce que constate également un négociateur agacé par la « propension à se profiler » du jeune président des libéraux francophones – y compris à la table des négociations.

Indécision

Et maintenant? Chaque parti redoute de voir arriver la balle dans son camp. Il n’y a que deux personnes qui doivent décider comment procéder : Joachim Coens et Georges-Louis Bouchez, dit-on à l’unisson.

La question est de savoir si ces messieurs ont accumulé suffisamment de capital politique au cours des derniers jours. Leur mission a-t-elle atteint le résultat escompté ? Un négociateur observe que le document a élargi le fossé entre le MR et l’Open VLD. Il est étonnant, dit-on, de voir comment les libéraux flamands décrivent la note de Bouchez comme « ni chair ni poisson ».

Du côté des socialistes francophones, on voit également d’un mauvais oeil l’indécision du duo d’informateurs. Des questions qui faisaient l’objet d’un « large consensus » à l’époque de Magnette ont disparu de la note actuelle. On souligne subtilement que les socialistes – tant flamands que francophones – sont également nécessaires dans une constellation bourguignonne. En donnant un coup de volant à droite, on risque de semer la discorde.

Un front flamand

Mais Magnette ne doit pas s’attendre à ce que les partis flamands CD&V et Open VLD entrent dans un gouvernement avec un accord de coalition de gauche sans la N-VA. Pour le PS, la seule façon d’empêcher un éventuel « front flamand » est de faire des concessions claires vers le centre droit.

Cependant, cet axe centre-droit ne semble pas pour demain.

Au MR, on continue à plaider officieusement pour la coalition Vivaldi entre le rouge, le bleu, l’orange et le vert. Et l’Open VLD ne veut plus attendre De Wever. Le PS est dans un fauteuil, affirme une source. Les sondages sont bons, Magnette a l’air confiant. « S’il y a des élections anticipées, il s’en fichera », affirme un négociateur.

Quant au Palais, il est pieds et poings liés à l’avis des partis et des informateurs. Tant que seul le CD&V plaide pour un tour supplémentaire, il n’est pas question d’un informateur Bart De Wever.

Une N-VA constructive

Au final, la N-VA est le seul parti à avoir l’air joyeux. Les nationalistes flamands ont réussi à brouiller les relations entre les différents partis arc-en-ciel. En même temps, en Flandre, la N-VA donne l’impression qu’elle n’a jamais été aussi constructive qu’aujourd’hui.

Que faut-il faire maintenant ? Qu’est-ce que Coens et Bouchez vont dire au roi lundi ? Oseront-ils lâcher définitivement certains partis?

Certains plaident pour une prolongation d’une semaine de leur affectation, alors que d’autres n’y voient aucun intérêt. « Pour faire quoi ? »

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