Johan Vande Lanotte et Didier Reynders © Belga

Coalition fédérale: « Il est logique de rassembler les deux grandes familles au nord et au sud du pays »

Le Vif

L’informateur royal Johan Vande Lanotte (sp.a) a appelé lundi chacune des formations politiques associées à la mission d’information de sortir de la logique d’exclusion d’un parti pour se concentrer sur les thèmes qui forment le contenu des discussions. La Belgique a besoin de compromis, a-t-il insisté aux côtés de son collègue, Didier Reynders (MR).

« On doit quitter le principe selon lequel on ne parlera pas avec tel ou tel parti », a souligné M. Vande Lanotte. « La démocratie est basée sur la diversité des opinions mais elle a besoin de dialogue, de compromis, sinon elle meurt ».

Sept partis ont accepté dimanche de se réunir pour être informés de la note de MM. Reynders et Vande Lanotte qui pourrait servir de base à la « préformation » d’un gouvernement et qui a été remise lundi au Roi. D’ici au 2 août, des réunions bilatérales auront lieu avec ces formations, à savoir la N-VA, le PS, le MR, le CD&V, l’Open Vld, le sp.a et Groen. Les informateurs continueront ensuite à travailler sur leur note jusqu’au 12 août avant de nouvelles discussions.

Ecolo a refusé de se rendre à la réunion de dimanche car il n’entend pas discuter avec la N-VA. Il ne participera donc pas à la suite des travaux mais cela n’exclut pas qu’il soit associé à une phase ultérieure.

Les regards se sont surtout portés sur le PS et la N-VA ces derniers jours. Une coalition les rassemblant est « l’une des formules », selon M. Vande Lanotte, et « peut-être la plus importante car il est logique de rassembler les deux grandes familles au nord et au sud du pays ». Le PS a toutefois répété ce lundi qu’un gouvernement avec la N-VA était « impossible » tant le fossé est grand entre les deux partis.

« Un fossé signifie que d’un côté et de l’autre, on doit construire un pont. C’est ma définition d’un fossé », a expliqué M. Vande Lanotte, tout en précisant qu’un futur gouvernement fédéral devra être « au minimum composé de cinq partis ».

« Un gouvernement n’est jamais formé de deux partis », a-t-il fait remarquer.

A ses yeux, les partis susceptibles de former une coalition doivent accepter de prendre des risques. « Si on veut gagner des voix (aux élections), il faut parfois prendre le risque d’en perdre », a-t-il ajouté.

La mission d’information doit mener à l’ouverture d’un processus de formation ou de « préformation » d’un gouvernement fédéral. Les deux informateurs se sont dits « un peu plus optimistes » qu’il y a quelques jours. Le libéral estime à 5 sur une échelle de 10 ses chances de succès.

Lors de la réunion de dimanche, les informateurs ont mis une dizaine de thèmes sur la table, en ce compris le budget, ainsi que la méthode de travail. Il n’y a pas eu de refus à l’égard d’un de ces thèmes, pas non plus d’affirmation d’un manquement, a commenté M. Reynders. Chaque parti a pris la parole et écouté les autres protagonistes représentés dans une ambiance qualifiée de « bonne ».

Les informateurs n’ont pas donné plus de précision sur les thèmes abordés mais ont répété qu’ils ne cherchaient pas une majorité des deux tiers nécessaire à une réforme de l’Etat, l’une des revendications de la N-VA. « Nous cherchons une majorité simple. Donc, à proprement parler, la volonté d’organiser une réforme de l’Etat n’est pas à l’ordre du jour de nos travaux mais cela n’implique pas que les débats communautaires ne soient pas possibles », a précisé M. Reynders.

Dans le domaine budgétaire, après le rapport du comité de monitoring remis au gouvernement, les informateurs demanderont une analyse au Bureau du Plan pour connaître à plus long terme les conséquences d’une situation politique inchangée.

MM. Reynders et Vande Lanotte se tiennent informés des discussions dans les Régions et Communautés. Ils ne lient pas la formation d’un gouvernement fédéral à la conclusion d’accords dans les entités fédérées mais reconnaissent « que toute clarification dans les Régions peut (les) aider au fédéral ».

Les informateurs n’ont pas intégré la désignation du commissaire européen belge dans leurs travaux. Cette tâche incombe au gouvernement en affaires courantes.

Le 17 août, puis le 9 septembre, les informateurs se rendront à nouveau chez le Roi.

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