Cinq viols collectifs par semaine en Belgique

Les chiffres évoqués par la ministre de l’Intérieur Joëlle Milquet ne rassurent pas : en moyenne, il y aurait cinq agressions sexuelles collectives par semaine en Belgique. Malgré le caractère dramatique de ce genre d’abus, les agressions sexuelles collectives sont en légère diminution par rapport aux années précédentes.

D’après les chiffres de la police fédérale diffusés par le cabinet de la ministre de l’Intérieur, Joëlle Milquet, de 250 cas par an, on passe à 231 en 2012. Mais les chiffres ne sont pas représentatifs de la réalité selon un membre de l’asbl Garance. « Les femmes victimes de viol osant porter plainte se font rares. En moyenne 10% seulement des agressions sont rapportées à la police ». Côté justice, notre pays se place parmi les derniers d’Europe. L’association ONU femmes, basée aux Etats-Unis, critique d’ailleurs Bruxelles pour son manque d’implication judiciaire dans ce type d’affaires. Le rapport de 2011 indique que seulement 4% des affaires de viols vont jusqu’ à une condamnation de l’auteur des faits.

Plus de plaintes pour les viols non collectifs
Selon Martine Charlier, responsable juridique de l’asbl SOS viol, la demande d’aide pour les viols collectifs est quasiment inexistante. L’an dernier seule une personne est venue pour faire face à ce type de problèmes. « S’il y a deux cas par an, c’est déjà beaucoup ». Par contre, sur la seule année 2012, la demande d’aide pour les viols en général a augmenté de 30%. D’après Martine Charlier, les victimes réagissent beaucoup plus vite qu’auparavant.

Pour la plupart des viols collectifs, ce sont des agressions de mineurs d’âge sur mineur également. La tendance n’est pas aussi catégorique pour les autres types de viol. Bien souvent, ce sont les membres de la famille, un collègue ou une personne de confiance qui sont à l’origine de l’agression. Un fait que l’on ne retrouve pas pour les viols collectifs. L’information selon laquelle les viols collectifs sont souvent liés à des bandes africaines à Bruxelles est démentie par le cabinet Milquet

Un sujet trop tabou ?

Malgré l’absence de services d’aide spécialisés sur le sujet, les services connexes d’écoute ne sont pas saturés par la demande. A Bruxelles, les plannings familiaux ne reçoivent quasiment pas de personnes ayant subi ce type d’agressions . Pour Martine Charlier ce n’est pas spécialement dû à la peur de parler. « Le problème c’est le délai des procédures judiciaires en cas de poursuites de l’agresseur. La victime doit généralement attendre quelques années avant que la condamnation ou la sanction ne tombent . Les personnes qui ont subi ce type d’attaque ont besoin de se reconstruire. Savoir que l’on risque de passer beaucoup de temps en confrontation, à revenir sans cesse sur les faits ou à expliquer l’agression à la police décourage beaucoup de victimes à porter plainte et à venir en parler ».

Victimes et agresseurs
En général, les viols collectifs concernent pour plus des 3/4 la gent féminine. Mais la problématique des hommes existe aussi. En 2012, 7 agressions recensées par la police ont été commises contre 3 en 2011. Les agresseurs quant à eux restent principalement des hommes. La situation s’est légèrement améliorée par rapport à l’an passé. Mais cette amélioration est à nuancer, car les faits non dénoncés constituent une part importante de la réalité de la problématique.

Violaine Krebs (stg)

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