© Belga

Chômage: une différence de sanction entre les Régions

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

Selon les chiffres de l’année 2017, les sanctions prises à l’encontre des chômeurs seraient différentes d’une Région à l’autre. Comment l’expliquer ?

Suite à la sixième réforme de l’Etat, ce sont désormais les organismes des Régions qui doivent contrôler la disponibilité des chômeurs et prennent le relais de l’Onem. Il s’agit du Forem pour la Wallonie, d’Actiris pour Bruxelles et du VDAB pour la Flandre. Les résultats de cette première année de contrôle, auxquels La Libre a eu accès, permettent de comparer les traitements réservés aux chômeurs dans les différentes régions du pays.

Disponibilités actives et passives

La Libre rappelle qu’il y a deux types de « disponibilités » demandées aux chômeurs. Un volet passif, qui consiste à répondre de manière obligatoire aux propositions d’emploi faites par l’organisme. Dans ce cas, le chômeur peut être sanctionné s’il refuse un emploi considéré comme convenable, abandonne une formation ou encore ne se présente pas suite à une convocation. Un volet actif, qui consiste notamment à rechercher par lui-même un emploi, ainsi qu’à prendre part au plan d’action proposé par le service régional.

Le nombre total de sanctions régionales est en baisse par rapport à l’ancien système. Mais il existe une différence notable entre les Régions. Alors que leur nombre diminue en Wallonie et à Bruxelles, il a augmenté en Flandre. Il y a également une différence dans le type de sanctions. En Flandre, c’est plutôt le manque de disponibilité passive qui est sanctionné, alors qu’en Wallonie elles concernent davantage le manque de disponibilité active.

Radiations

Pour Bruxelles, le fait que la régionalisation a eu lieu plus tard (janvier 2017) que dans les autres régions (2016) explique cette différence. Pour la Flandre, vu le contexte économique positif et les offres d’emplois, le VDAB semble penser qu’un chômeur qui ne trouve pas de travail est en partie responsable, explique Yves Martens du Collectif solidarité contre l’exclusion (CSCE) à La Libre. Avec un système de coaching poussé, la sanction se dirige alors vers la disponibilité passive si le chômeur ne réagit pas positivement à l’accompagnement proposé. En Wallonie, l’accompagnement du Forem semble moins sujet à sanctions. Cela peut être parce qu’il est moins présent, ou meilleur, note Martens. Cependant, le nombre de radiations de l’inscription est beaucoup plus important. Ce qui laisse penser que la Wallonie privilégie cette action pour, par exemple, une absence non justifiée, plutôt que de sanctionner.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire