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Charles Michel : « Les terroristes jettent l’angoisse, pas la communication, pas le gouvernement »

Plusieurs groupes politiques de l’opposition ont appelé jeudi le premier ministre, Charles Michel, a reprendre en mains la communication à propos de la menace terroriste.

Les déclarations de certains ministres et les annonces successives des mesures prises n’ont pas aidé à apaiser la population, estiment-ils. Une critique balayée par le chef du gouvernement: « Ce sont les terroristes qui jettent l’angoisse, pas la communication, pas le gouvernement », a-t-il lancé à la tribune de la Chambre.

Le premier ministre a retracé la chronologie des événements auxquels le gouvernement a fait face aux côtés des services de sécurité et, parfois, des entités fédérées.

« Chaque fois que cela a été nécessaire, il y a eu une communication claire », a souligné Charles Michel.

Les critiques ont visé les commentaires des ministres des Affaires étrangères et de l’Intérieur sur les plateaux de télévision, notamment étrangère, à propos des attaques redoutées ou évitées.

« Les ministres défendent un canal de communication officielle », a affirmé le premier ministre même s’il a convenu que chacun d’entre eux traduisait « avec ses mots » ce qu’il avait annoncé après les réunions du conseil national de sécurité.

Le premier ministre a également justifié l’évolution des mesures prises (arrêt et puis rétablissement partiel du métro, réouverture des écoles, etc.) alors que le niveau de menace est resté à 4 à Bruxelles. L’Organe de Coordination et d’Analyse de la Menace (OCAM) établit ce niveau en fonction d’une série de raisons. Se fondant sur ces raisons, qui évoluent, le centre de crise détermine une série de mesures. « Un niveau 4 peut donc impliquer différentes mesures », a fait remarquer Charles Michel.

« N’a-t-on pas créé de la psychose? »

« N’est-il pas temps de structurer la communication pour permettre aux citoyens de comprendre ce qui se passe? », a demandé la cheffe de groupe PS, Laurette Onkelinx, visant notamment les mesures prises pour les écoles. « Bien sûr, il faut protéger les écoles mais n’a-t-on pas créé de la psychose? »

« Il est temps qu’il y ait un partage plus clair », a souligné Olivier Maingain (DéfI) tandis que Jean-Marc Nollet (Ecolo) considérait que « la communication en soi est un facteur d’angoisse ». « Parce que la situation est complexe, la population a besoin d’une communication claire », a-t-il ajouté. « On ajoute de la peur à la peur », a lancé pour sa part Raoul Hedebouw (PTB). Le député a dénoncé l’annulation de la manifestation en vue de la COP21 à Ostende. « Monsieur le premier ministre, on va trop loin », a-t-il dit.

Un appel à la coordination a également été lancé sur les bancs de la majorité. Les décisions prises par le centre fédéral de crise doivent s’appliquer partout en Belgique, quel que soit le niveau de pouvoir, a réclamé Patrick Dewael (Open Vld).

La discrétion a été de mise sur les enquêtes en cours. Des questions se posent toutefois sur la façon dont certains jeunes radicalisés ont échappé au contrôle des services de sécurité. « Ces gens-là étaient dans nos radars. Comment ont-ils pu disparaître? » a demandé Georges Dallemagne.

Denis Ducarme (MR) s’est réjoui de « l’esprit de concorde » entre les partis politiques à Chambre, qui se traduira par la mise sur pied d’une commission spéciale « terrorisme ». Les jours passés, la N-VA ne s’est pourtant pas privée d’attaquer très durement le PS, le taxant d’« islamo-socialisme ». Sans nommer personne, Laurette Onkelinx a pointé du doigt les « maillons faibles » qui « cherchent à briser la force de l’unité nationale ».

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