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Certaines communes wallonnes ne sont pas du tout couvertes par la 4G? Faux, répond Proximus

Il n’est pas correct d’affirmer que certaines communes wallonnes ne sont pas du tout couvertes par la 4G, réagit mardi Proximus à une analyse de l’Institut belge des postes et télécommunications (IBPT), relayée par le cdH, selon laquelle 39 communes du sud du pays n’ont pas accès à cette technologie ni à une téléphonie mobile sans coupure.

Depuis 2016 et un accord avec la Région wallonne, les opérateurs de télécoms augmentent en outre progressivement leur couverture des zones blanches. Ces derniers et la fédération technologique Agoria appellent d’ailleurs à un « new deal » au sud du pays pour déployer les réseaux mobiles.

D’après le parti centriste, quelque 220.000 habitants sont concernés par cette absence de 4G. Plus précisément, les 39 communes en question ont en réalité un réseau fixe (avec une vitesse de 30 MB) dont la couverture ne dépasse pas 60% et ne sont pas couvertes à 100% en 4G par au moins un opérateur, explique-t-il. En province du Luxembourg, on dénombre quatorze communes concernées, neuf en province de Liège, quatorze en province de Namur et deux en Hainaut. Le cdH a dès lors déposé le texte d’une résolution au Parlement wallon afin que toutes les communes soient couvertes par cette technologie.

Ce sont seulement certaines parties des communes en question qui sont moins bien couvertes, nuance Proximus, qui souligne permettre à 99,7% de la population un accès à cette technologie. La majorité d’entre elles est couverte à plus de 70%, voire même jusque 90%, insiste l’opérateur.

Actuellement, près de 99% des ménages ont accès au réseau fixe haut débit (supérieur à 30 Mbps) en Belgique, ce qui place le Royaume en 2e position au niveau européen, abonde Agoria. Quant au réseau mobile, 94,5% des ménages ont accès au réseau 4G (7e position européenne et bien au-dessus de la moyenne) et même plus, selon l’Atlas de l’Institut belge des postes et des télécommunications (supérieur à 98%), ce qui constitue une belle progression depuis 2014 (67,8%), détaille la fédération technologique. Il est vrai qu’il existe des communes où des améliorations sont encore à faire, concède toutefois Orange Belgium.

Mais, même si on en est très proche, on ne peut pas arriver à une situation de couverture à 100% du territoire, prévient l’opérateur d’origine française. La Wallonie est beaucoup moins densément peuplée que la Flandre, ce qui explique que des zones soient parfois moins bien couvertes.

La zone au sud du sillon Sambre et Meuse est en outre bien plus rurale que le reste du pays, avec parfois à peine quelques maisons formant un hameau. Le vallonnement complexifie en outre encore davantage la situation. Énormément d’efforts ont malgré tout été consentis l’an dernier pour les zones blanches et cela continuera cette année, assure-t-on chez Proximus. Les opérateurs télécoms ont investi près de 10 milliards d’euros ces six dernières années, renchérit Agoria. L’accord de 2016 avec les autorités wallonnes sur la suppression de la taxe pylônes prévoit, de plus, 60 millions d’investissements supplémentaires sur la période 2016-2019, notamment pour les zones blanches, avec des solutions innovantes. « Cela est en cours d’implémentation et un comité de suivi a été mis en place », explique-t-on chez Orange Belgium. Si les opérateurs respectent leurs engagements d’investissements dans l’infrastructure wallonne, un des engagements de la Région n’est pas complètement suivi, constate cependant Agoria.

Certaines communes et provinces wallonnes continuent en effet de taxer les antennes GSM, ce qui ralentira ou diminuera les investissements dans le réseau, met en garde la fédération technologique. Les sept principaux opérateurs du pays avaient annoncé la semaine dernière s’engager à assurer un déploiement rapide de réseaux super rapides, fiables et permettant à la Belgique de rester au top de l’Europe en matière d’infrastructures télécoms. Réunis avec Agoria, ils demandaient un cadre réglementaire propice aux investissements. Un plaidoyer qu’ils répètent mardi pour la Wallonie.

Pour assurer le développement de la 5G, la Région devra par exemple impérativement adapter la norme d’émission des antennes, estime la fédération technologique. Elle doit aussi encourager l’utilisation de l’internet mobile puisque sa pénétration en Belgique reste relativement faible (67,8% contre 83,9% pour l’UE28) et bien en-dessous des pourcentages de couverture, ajoute-t-elle. Agoria Wallonie et les opérateurs télécoms sont prêts à se mettre autour de la table avec le gouvernement wallon afin de discuter des modalités de mise en oeuvre du déploiement du réseau et notamment du Plan wallon d’investissement annoncé pour les années à venir (entre autres pour les zones blanches), concluent-ils.

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