Willy Borsus © BELGA

Cérémonie officielle des Fêtes de Wallonie: Discours, chansons et ‘blagounettes’

Xavier Bertrand, le président de la région Hauts-de-France, invitée d’honneur cette année des Fêtes de Wallonie, a rapidement rassuré les spectateurs réunis ce samedi soir au Théâtre de Namur à l’occasion de la cérémonie officielle des Fêtes: contrairement au bourgmestre de la ville, Maxime Prévot, qui a tenu un discours tout en chansons dans la matinée, lui n’a pas prévu de chanter, laissant les vocalises au choeur régional des Hauts-de-France.

Le ton – badin – aurait pu être donné mais la suite sera plus sérieuse. « On m’avait dit de faire un discours surtout symbolique. Or, ce que j’ai entendu jusqu’à présent, ce sont des discours politiques et ça me va », a-t-il ainsi lancé alors que le président du Parlement de Wallonie, André antoine, avait auparavant appelé les politiques « à se dresser face aux simplismes déguisés en vérités qui promettent la sécurité et l’emploi par le rejet des autres ».

« Au salaire de la peur, nous devons préférer la valeur des différences », avait-il ajouté en regrettant « la dévalorisation des droits de l’homme dans certains pays de l’Union ». « La symbolique de ce siècle vaut bien plus qu’un moment de solennité. Elle nous offre une rare occasion d’exhiber les vertus de la mémoire, dernier rempart contre l’égoïsme et la haine qui s’expriment à nouveau dans ce qui devait être une Europe de la paix et de la tolérance », avait encore pointé André Antoine.

« Nous devons lutter contre l’exploitation de la peur et des colères. Je suis dans une région qui a failli basculer car les gens ne croient plus en rien ni à personne. Notre rôle, ce n’est pas de reprendre cette colère à notre compte car la colère n’est pas une solution. Notre rôle, c’est de trouver des réponses », a pour sa part affirmé Xavier Bertrand.

« Par la géographie, par l’histoire qui a parfois été cruelle, par la meurtrissure des conflits, nous avons toujours su que nous avions une destinée commune. Nous sommes une même famille et c’est le sens que nous voulons donner à la convention que nous avons signée cet après-midi avec la Wallonie », a poursuivi le président des Hauts-de-France.

« Nous avons aujourd’hui une nouvelle histoire à écrire ensemble et à imaginer », a-t-il ajouté en appelant à davantage de collaboration « pour porter, ensemble, les bonnes idées ». « Bien sûr, les Hauts-de-France n’ont pas les mêmes prérogatives que la Wallonie et nous n’en sommes pas encore, en France, à la 6e réforme de l’Etat mais je pousse pour qu’on ait les moyens de travailler ensemble », a encore déclaré M. Bertrand sous les rires du public.

La plaisanterie n’aura toutefois pas pu amuser Geert Bourgeois, le ministre-président flamand, absent de la cérémonie et excusé « pour raisons familiales ». Les autres ministres-présidents, les présidents des différentes assemblées du pays ainsi que le Premier ministre figuraient quant à eux parmi l’assistance.

« J’ai beau être attaché à la France, 66 millions de Français ne peuvent pas réussir tout seuls », a ensuite poursuivi Xavier Bertrand selon qui une « Europe des régions, à laquelle adhèrent nos concitoyens, doit monter en puissance. Nous avons besoin d’une Europe pragmatique, à l’écoute des peuples et de leurs besoins », a-t-il encore dit.

« Malgré un léger différend footballistique ces derniers mois, nous aimons beaucoup la France. Nous l’arpentons souvent. C’est un plaisir de vous accueillir et d’entamer un nouveau chapitre de nos relations qui concernera bien sûr nos institutions mais je l’espère aussi nos entreprises, nos acteurs de proximité et notre tissu associatif », a pour sa part souligné le ministre-président wallon, Willy Borsus.

« Nous aimons également notre région et nous croyons en ses capacités. Nous connaissons nos atouts mais nous mesurons aussi nos difficultés et nos faiblesses. L’avenir prometteur que nous voulons passe par des efforts importants et des réformes conséquentes », a-t-il ajouté en évoquant le « travail immense qu’il reste à accomplir ». « Nelson Mandela disait: après avoir gravi une colline, je constate qu’il reste de nombreuses collines à gravir. C’est vrai aussi pour la Wallonie. J’observe toutefois une région qui veut croire en elle. Faisons donc la fête en l’honneur des Wallons et des Wallonnes qui traduisent bien cette dynamique enthousiaste », a conclu M. Borsus.

Belga

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