Police de Verviers (image prétexte). © Belga

Ce que l’on sait sur les actions antiterroristes de jeudi

Deux djihadistes ont été abattus et un troisième individu a été interpellé jeudi à Verviers dans le cadre d’une vaste opération anti-terroriste menée dans plusieurs villes du pays. Ceux-ci revenaient de Syrie et planifiaient des attentats imminents. Le niveau d’alerte a été relevé à trois sur quatre dans tout le pays par l’Ocam. Aucun lien n’a été établi avec les événements survenus en France jusqu’à présent.

Dans le cadre d’un dossier du parquet fédéral, un juge anti-terrorisme de Bruxelles a fait exécuter une dizaine de perquisitions dans les arrondissements judiciaires de Bruxelles, Verviers et Hal-Vilvorde, a expliqué le parquet fédéral lors d’une conférence de presse.

L’enquête portait sur une cellule opérationnelle composée notamment de personnes qui revenaient de Syrie et planifiaient des attentats terroristes d’envergure contre des services de police, et ce de manière imminente. L’attaque ne visait pas nécessairement Bruxelles.

Deux suspects tués, aucun blessé à Verviers

Lors de la perquisition d’une habitation (et non d’une boulangerie comme certaines informations l’avaient laissé entendre) rue de la Colline à Verviers, les suspects ont ouvert le feu sur les policiers avec des armes de poing et de guerre. Deux terroristes ont été tués, un troisième a été interpellé. Aucun civil ou agent n’a été blessé.

Peu après 21h00, une nouvelle intervention a eu lieu dans une habitation de la rue du Palais, située à proximité de la rue de la Colline. Les opérations à Verviers ont pris fin vers 22h00. Les descentes sur le terrain se poursuivaient néanmoins. Les enquêteurs des polices judiciaire et scientifique se trouvaient, eux, toujours vendredi, à 00h30, sur les lieux de l’assaut donné par la police fédérale.

La rue de la Colline est toujours bloquée par les hommes de la police fédérale. Des barrières Nadar ont été installées à chaque bout de la rue. Le dispositif de sécurité a par ailleurs été allégé puisque les riverains peuvent désormais quitter le périmètre ou y entrer après une vérification de leur identité. Aucun problème de circulation particulier n’est à déplorer. Seule la rue de la Colline est fermée.

Plusieurs perquisitions à Bruxelles

D’autres perquisitions, dont les résultats ne sont pas encore connus, étaient en cours, notamment à Bruxelles. Certains médias ont évoqué un assaut à Anderlecht, ce qu’a démenti le parquet fédéral.

Il a été procédé à quatre perquisitions à Molenbeek-Saint-Jean, a fait savoir sa bourgmestre Françoise Schepmans. Aucune perquisition ou incident armé n’avait eu lieu jeudi sur le territoire de la commune de Vilvorde dans le cadre de ces opérations anti-terroristes, a indiqué le bourgmestre Hans Bonte.

Un homme armé dans le métro bruxellois

Dans la capitale toujours, un homme armé d’origine africaine qui criait des phrases religieuses en arabe et en français dans la station de métro Ribaucourt, à Molenbeek-Saint-Jean, a été interpellé jeudi soir. Sa présence dans la station avait été signalée plus tôt dans la journée par des témoins. Une enquête judiciaire va être ouverte.

Une réunion de crise entre les ministres

Le Premier ministre Charles Michel a tenu une réunion de crise dans la soirée en compagnie des ministres de l’Intérieur Jan Jambon et de la Justice Koen Geens. Ils ont suivi l’évolution du dossier de près durant toute la soirée avec les services de sécurité.

« Après de longs préparatifs et une enquête de plusieurs mois par les services de renseignement et de sécurité, des opérations ont été lancées jeudi dans la cadre de la lutte contre le terrorisme », ont-ils confirmé dans une déclaration commune à l’issue de cette réunion. Ces opérations, dont « le gouvernement était totalement au courant depuis le début » ont été « minutieusement préparées ».

Le niveau d’alerte relevé à 3

Le niveau d’alerte a été relevé par l’Ocam à trois sur quatre pour l’ensemble du pays. « Nous n’avons pas connaissance de menaces concrètes ou spécifiques à venir », ont confié les ministres. « Un ensemble de mesures particulières a toutefois été mis en place. »

Une nouvelle communication du gouvernement sur ce dossier est prévue vendredi, en début de matinée. Le parquet fédéral tiendra lui une conférence de presse à 11h00.

Le niveau d’alerte pour la protection des policiers a été relevé à un niveau de trois (sur une échelle de quatre).

Des mesures de sécurité

Des mesures ont immédiatement été prises par les chefs de corps sur le terrain. A Bruxelles, la plupart des commissariats ont été fermés et la surveillance des alentours a été accrue, comme à Charleroi où des agents montent la garde, mitraillettes au poing. Les commissariats n’ont pas été évacués mais les portes d’accès ont été bouclées. Les effectifs qui patrouillent sont désormais invités à se déplacer par doublons de combis.

Les autorités locales et la police de la zone du Pays de Herve ont décidé d’un commun accord de fermer vendredi le centre culturel de Welkenraedt qui accueille une exposition sur la censure. Le Forum des Pyramides propose à la bibliothèque, depuis mercredi, un projet intitulé « La bibliothèque insoumise », sur le thème de la censure. Parmi les oeuvres présentées, se trouve une caricature du prophète Mahomet réalisée par Charlie Hebdo.

De leur côté, les plus importantes écoles juives de Bruxelles et d’Anvers ont annulé tous leurs cours prévus vendredi par mesure de sécurité à la suite de la hausse de la menace terroriste, selon le magazine Joods Actueel. Une information confirmée par l’échevin anversois de l’Enseignement.

Les membres du personnel opérationnel de la police locale d’Anvers ont reçu la permission d’emmener à domicile leur arme de service. Les postes de police restent fermés au public jusqu’à nouvel ordre tandis que les commissariats principaux sont eux ouverts mais sont surveillés, a décidé jeudi soir la direction de la police anversoise lors d’une réunion de crise faisant suite à l’élévation du niveau de la menace dans notre pays.

Aucun lien avec les attentats de Paris

Aucun lien n’a été établi ni avec les événements survenus en France, ni avec le Carolo arrêté pour ses rapports avec Amedy Coulibaly.

L’enquête avait été ouverte avant l’attaque de Charlie Hebdo.

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