© BELGA

Caterpillar: Les éditorialistes refusent le fatalisme

Les éditorialistes de la presse francophone font état de leur consternation après l’annonce de la fermeture du site de Caterpillar à Gosselies, dont quelque 2.000 familles sont les victimes directes. Ils refusent cependant la résignation et appellent les décideurs politiques et le monde économique à dessiner l’avenir industriel de la Wallonie, de la Belgique et de l’Europe.

« Un Américain, deux gardes du corps, cinq minutes de communication. Clic-clac, on ferme. Caterpillar, bonjour, au revoir. La brutalité capitaliste vient de s’exprimer dans sa plus simple expression. Froide et dévastatrice », résume Catherine Ernens dans L’Avenir.

Une « trahison », selon les mots de Jean-Marc Ghéraille dans La Dernière Heure. « Parce que les travailleurs ont accepté de faire des efforts avec la ‘promesse’ du maintien de l’emploi. En vain. (…) Aujourd’hui, (l’)avenir (des travailleurs) s’inscrit en pointillés, en points d’interrogation et, pour les plus âgés, sans doute en points finaux. »

« Au-delà des mots de colère, des déclarations de solidarité, toute l’impuissance de nos politiques et de nos dirigeants d’entreprises, s’étale au grand jour », poursuit Catherine Ernens. « Nos décideurs ne sont plus que de des souris pour la gueule vorace des enjeux économiques planétaires. »

Dans les titres Sudpresse, Demetrio Scagliola en appelle à la fin de la naïveté vis-à-vis des grosses sociétés transnationales. « Il faut retenir les leçons du passé et ne plus offrir d’aides, sans véritables gages sur l’emploi, à ces multinationales qui prennent nos pays pour des braderies à subsides faciles. »

Béatrice Delvaux écrit dans Le Soir que ce drame social doit servir d’électrochoc pour les sphères économique et politique belges. « La bataille pour l’industrie et la dynamisation de notre tissu économique belge et européen doit vraiment commencer. » Pour Mme Delvaux, les efforts doivent se concentre dans « la valeur ajoutée technologique », « la recherche et développement de haut niveau » ou encore les « produits haut de gamme » selon « un plan qui ne vise pas les échéances électorales mais des objectifs concrets ».

Un plaidoyer pour l’investissement que Joan Condijts relaie dans L’Echo: « la Belgique, et particulièrement la Wallonie, ne doivent pas se contenter d’attirer des entreprises, elles doivent en créer. (…) Non seulement pour engendrer de la richesse, mais aussi de l’emploi », en appelant à la fin des « tabous » en la matière.

Francis Van de Woestyne partage également la conviction de miser sur une « nouvelle ambition industrielle » pour éviter de telles catastrophes dans le futur. « Tous les niveaux de pouvoir doivent conjuguer leurs efforts pour augmenter l’attractivité économique du pays et développer de l’activité dans des secteurs d’avenir pour lesquels la Wallonie ne manque pas d’atouts. »

Dans la presse néerlandophone, seul De Tijd consacre son éditorial au sort de Caterpillar Gosselies. Stefaan Michielsen qualifie la fermeture de « coup de massue » pour l’économie wallonne et déplore que ni les travailleurs, ni les autorités n’ont les leviers ou les arguments pour faire revenir l’entreprise américaine sur sa décision. Il fait remarquer que le coût salarial a probablement joué un rôle dans cette fermeture et que les grèves régulières n’ont pas aidé à générer de la « bonne volonté » au sein de la direction américaine.

Belga

Contenu partenaire