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Caterpillar: Le gouvernement wallon fait front avec les travailleurs

Les principaux ministres du gouvernement wallon sont réunis lundi après-midi à l’Elysette avec les représentants syndicaux afin d’examiner toutes les possibilités permettant de protéger les travailleurs et les sous-traitants victimes de l’annonce par Caterpillar de la fermeture de son site à Gosselies.

Signe de la volonté des pouvoirs publics wallons, la société de gestion et de participations (Sogepa) participe à la réunion convoquée par le kern.

L’objectif à ce stade est de gagner du temps alors que dans les faits, la première phase de la loi Renault n’est pas encore réellement activée. Il s’agit à ce stade de mobiliser les experts juridiques et administratifs en vue de protéger tous les travailleurs, y compris les sous-traitants qui ne sont pas, eux, protégés par la loi Renault.

Le ministre de l’Economie Jean-Claude Marcourt qui a rencontré la direction de Caterpillar entend placer l’entreprise face à ses responsabilités. « Il y a les obligations juridiques, la loi Renault, il y a aussi une responsabilité sociale vis-à-vis des sous-traitants », a-t-il indiqué.

Même si toutes les options sont envisagées, on sent que le gouvernement s’inscrit pleinement dans la nécessité d’accorder la priorité à la reconversion. « Il n’y a pas de solution-miracle, il faut nous mobiliser à tous les étages, régional et fédéral, pour la reconversion », a indiqué Maxime Prevot, vice-président cdH du gouvernement. Ce dernier a notamment évoqué la volonté de ne pas laisser le terrain en friche en vue de l’ancrer durablement dans le tissu économique local.

Pour le ministre-président Paul Magnette, outre la défense des travailleurs, la priorité est de convoquer un conseil des ministres européens sur la politique industrielle. De son côté, la Wallonie doit « continuer à moderniser son tissu économique en amplifiant la reconversion avec des PME enracinées qui seront bien plus solides que des multinationales dirigées par un fonds de pension qui distribue ses dividendes aux Etats-Unis », a-t-il indiqué.

Les députés entendront les seuls syndicats

La commission conjointe Economie-Affaires sociales de la Chambre entendra mardi à partir de 10h15 les seuls syndicats de Caterpillar, la direction belge de l’entreprise n’ayant pas souhaité s’exprimer publiquement.

Le débat initialement envisagé mardi après-midi avec le Premier ministre Charles Michel sur la fermeture du site carolo est, lui, renvoyé à jeudi après-midi, a indiqué le président de la commission de l’Economie de la Chambre, Jean-Marc Delizée (PS).

Les députés espéraient pouvoir entendre à la fois les syndicats et la direction de Caterpillar mardi matin, mais cette dernière a fait savoir lundi après-midi qu’elle ne relèverait pas l’invitation.

« La direction de l’entreprise nous a fait savoir qu’elle ne souhaitait pas s’exprimer publiquement vu le lancement de la procédure Renault », a indiqué M. Delizée, interrogé par Belga.

Le député carolo Jean-Marc Nollet (Ecolo) a dénoncé lundi soir cette absence dans laquelle il voit un « affront à toute la Belgique » et une « lâcheté insupportable de la direction de Caterpillar eu égard à l’ampleur des dégâts sociaux causés dans la région de Charleroi ».

Pour lui, la fermeture du site démontre « toutes les limites de ce modèle économique et financier actuel » qu’il convient de réguler à présent, notamment en imposant aux entreprises de rembourser toutes les aides reçues durant les cinq dernières années en cas de fermetures semblables à celle de Gosselies.

Les députés souhaitaient aussi pouvoir débattre du dossier directement dans l’après-midi avec le Premier ministre Charles Michel et le ministre de l’Economie Kris Peeters.

Mais après plusieurs échanges entre le Seize et la Chambre lundi, il a finalement été convenu de reporter l’audition du Premier ministre en commission à jeudi après-midi, selon M. Delizée.

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