Carlo Di Antonio © Belga

Carlo Di Antonio veut une tolérance zéro à l’égard de la maltraitance animale

Le ministre wallon du Bien-être animal Carlo Di Antonio a plaidé lundi pour une « tolérance zéro » à l’égard des auteurs de maltraitance sur des animaux, à l’occasion du lancement d’un formulaire en ligne de dépôt de plainte.

« La négligence ou la maltraitance d’animaux doivent être condamnées avec la plus grande fermeté », affirme dans un communiqué le ministre cdH. La compétence du Bien-être animal ayant été régionalisée au 1er juillet dernier, une unité Bien-être animal (UBEA) a été créée au Service public de Wallonie (SPW).

Elle a lancé lundi un formulaire en ligne permettant aux témoins de négligence ou de maltraitance d’animaux de déposer une plainte auprès d’elle. Le plaignant doit s’identifier mais peut requérir l’anonymat.

Un tel formulaire existait déjà au sein du Service public fédéral Santé publique. Celui du SPW possède en outre un outil de géolocalisation permettant au plaignant de déterminer avec précision où se trouve l’animal, par exemple des chevaux en prairie. En 2013, 769 plaintes pour cas de négligence ou maltraitance animale ont été introduites, 390 avertissements dressés et 861 animaux saisis par les services fédéraux.

En Wallonie, l’UBEA garantit une intervention rapide lorsque que des cas sont identifiés. « Si ces actes sont posés volontairement, les services sont chargés de faire preuve de la plus grande sévérité vis-à-vis des responsables », précise le ministre. A l’heure actuelle, les peines encourues peuvent aller d’une amende administrative de 312 euros à une peine d’emprisonnement inférieure à un an. Le juge peut également interdire de détenir temporairement ou définitivement un animal.

Les associations mitigées sur le formulaire en ligne

Les associations actives dans la protection animale se montrent assez mitigées quant à l’initiative du ministre wallon du Bien-être animal, qui a annoncé lundi le lancement d’un formulaire en ligne pour déposer plainte en cas de maltraitance. Elles s’interrogent notamment sur le caractère anonyme du système et sur les suites qui seront apportées.

En 2013, 769 plaintes pour négligence ou maltraitance animale ont été introduites auprès du SPF Santé publique, lorsque cette compétence dépendait toujours du Fédéral. Pour les 6 premiers mois de 2014, 423 plaintes ont été actées. Ces statistiques ne constituent toutefois qu’une partie des plaintes réellement déposées aux associations de protection des animaux, qui sont souvent sollicitées en première ligne et qui possèdent un service d’inspection.

La SRPA (société royale protectrice des animaux) de Liège ouvre par exemple 1.400 dossiers par an pour des cas allant du chien abandonné en rue à de la zoophilie, contre une centaine à la SRPA d’Arlon et une cinquantaine à la Croix Bleue de Belgique.

« Mais une plainte sur deux est infondée et résulte plutôt de cas de mésententes entre voisins », note Guy Adant, président de la Croix Bleue. « Le caractère anonyme du formulaire du ministre Di Antonio me fait craindre que celui-ci soit utilisé pour de petits règlements de compte. Il faut dénoncer la maltraitance, mais est-ce la bonne manière? » À la SRPA de Liège, on apprécie que ce site de dénonciation permette de regrouper toutes les plaines au même endroit. Mais on craint que la nouvelle « Unité du bien-être animal en Wallonie », qui comptera entre 5 et 10 agents selon le cabinet du ministre, soit insuffisante. « Il risque d’y avoir trop peu d’inspecteurs pour traiter les plaintes », estime Fabrice Renard, inspecteur principal. Un avis partagé par Michel Vandenbosch, président de Gaia. Qui ajoute que ce site n’est pas une mauvaise mesure, mais que « cela ne va pas régler les problèmes structurels ». « Nous attendons une réelle politique relative au bien-être animal », conclut-il.

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