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« C’est une drache pour les citoyens »

« C’est une drache pour les citoyens » a estimé jeudi le président du PS, Elio Di Rupo, à la lecture des premiers documents budgétaires du nouveau gouvernement. Les socialistes redoutent l’effet des économies annoncées, particulièrement dans la sécurité sociale, et voient dans les mesures de soutien aux entreprises annoncées la poursuite de la politique menée par l’ancien gouvernement.

A croire le PS, le modèle social belge est en danger. Au total, à la fin de la législature, le gouvernement « MR/N-VA » aura économisé 5,3 milliards d’euros dans la sécurité sociale pour un budget de 84 milliards. « C’est énorme », juge la cheffe de groupe et ex-ministre des Affaires sociales, Laurette Onkelinx. Alors que la charge des pensions augmente, que le vieillissement de la population fait apparaître de nouveaux besoins et que la crise se poursuit, la nouvelle équipe fait des économies dans un secteur où, au contraire, il faudrait lancer des politiques nouvelles.

Ainsi, en soins de santé, l’économie réalisée atteindra 2 milliards d’euros alors que des estimations récentes font apparaître un coût atteignant 26,7 milliards d’euros en 2018. En matière de pensions, les socialistes déplorent la façon dont les conditions d’accès à la pré-retraite seront durcies, la suppression du bonus pension ou la révision de certains modes de calcul dans le secteur public, comme la bonification pour diplôme. En matière de chômage, les socialistes épinglent une diminution des allocations pour les chômeurs âgés qui reprennent le travail, une mesure qui pourrait, selon eux, plonger de nombreuses personnes qui exercent un travail à temps partiel dans de grandes difficultés.

Quant aux mesures nouvelles en faveur des entreprises, elles ont en fait été décidées par l’équipe précédente, a constaté le PS: sur 3,7 milliards d’euros, 2,6 milliards concernent des politiques déjà prévues. Aux yeux des socialistes, il ne s’agit de rien d’autre que d’un « tour de passe-passe ». Le PS redoute également une « destruction des services à la collectivité ». La nouvelle majorité entend diminuer les frais de fonctionnement des administrations en 2015 de 20 %. « Comment peut-on opérer une telle diminution sans mettre à mal ces secteurs », a demandé Mme Onkelinx qui s’inquiète aussi des économies de 2,1 milliards annoncées à la SNCB. Les mesures fiscales décidées épargneront « le capital et les rentiers », dénonce encore le PS, mais frapperont « les gens ».

Le parti met en avant la hausse des impôts sur la consommation ou la non-indexation des réductions d’impôts. Il se montre aussi perplexe sur le sort qui sera réservé à la mesure « 309% », amende instaurée par le précédent gouvernement pour des cas de fraude fiscale. Le nouveau gouvernement s’attend à ce que la réforme lui rapporte de l’argent alors qu’il prévoit d’en baisser le taux. « Met-il en place une régularisation déguisée?  » interrogent les socialistes.

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