Zuhal Demir. © Belga

Burkini: Zuhal Demir veut étudier la possibilité d’une interdiction légale

La secrétaire d’État à l’Égalité de Chances Zuhal Demir a souhaité vendredi la mise à l’étude d’une interdiction dans la loi du port du burkini dans les piscines, qu’elle voit comme une menace de la religion sur les droits des femmes.

« Un burkini est un symbole d’oppression, pas d’émancipation », a affirmé la mandataire N-VA, après qu’un tribunal à Gand eut rejeté l’interdiction, pour raison d’hygiène et de sécurité, du port de ce long maillot de bain dans des piscines communales à Gand.

A l’inverse, le Centre interfédéral pour l’égalité des chances, Unia, considère qu’une interdiction généralisée du burkini constituerait une discrimination. L’interdiction peut désavantager les femmes qui le portent pour des raisons religieuses tout comme les personnes qui choisissent ce vêtement pour des raisons de santé, de caractéristiques physiques ou à cause d’un handicap. « Les gens doivent avoir la liberté de s’habiller comme ils le souhaitent, même dans une piscine », affirme Unia. Si une pression est mise sur les jeunes femmes pour qu’elles portent un burkini, c’est aux autorités locales d’agir, ajoute le centre.

Les jugements sur le burkini dans les piscines constituent un précédent

Les deux jugements rendus par le tribunal de première instance de Gand sur l’interdiction du burkini dans les piscines sont une première en Belgique et constituent de ce fait un précédent, souligne vendredi le centre interfédéral pour l’égalité des chances, Unia. Le tribunal gantois a estimé qu’on ne pouvait interdire le port de ce maillot couvrant pour des raisons d’hygiène ou de sécurité.

Les piscines communales de Ter Wallen à Merelbeke et Van Eyck à Gand ne peuvent empêcher les femmes musulmanes de porter un burkini. Interdire cette pièce de bain pour des raisons d’hygiène ou de sécurité n’est pas fondé juridiquement, a en effet estimé le tribunal gantois. Les établissements doivent adapter leur règlement en ce sens, a-t-il décidé et les femmes qui avaient saisi le tribunal se voient octroyer un dédommagement moral.

« Les jugements sont cohérents avec l’analyse juridique que nous avions effectuée l’an passé à la demande de certaines villes et communes », réagit Els Keytsman d’Unia. L’organisation était parvenue à la conclusion qu’une interdiction générale du burkini constituait une forme claire de discrimination. Selon Unia, l’interdiction du port ce maillot de bain peut désavantager les femmes musulmanes qui le portent pour des raisons religieuses tout comme les personnes qui choisissent ce vêtement pour des raisons de santé, de caractéristiques physiques ou à cause d’un handicap.

« Les gens doivent avoir la liberté de s’habiller comme ils le souhaitent, même dans une piscine », souligne Mme Keytsman. Si une pression est mise sur les jeunes femmes pour qu’elles portent un burkini, c’est aux autorités locales d’agir, estime-t-elle.

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