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Budget wallon : le gouvernement PS-cdH s’entend pour réduire le déficit d’un tiers

Le gouvernement wallon a décidé jeudi de réduire le déficit budgétaire de 32% l’an prochain, en s’appuyant notamment sur la future redevance kilométrique des poids lourds, mais aussi sur 131 millions d’euros d’économies nouvelles sur les dépenses, tout en dégageant 185 millions pour des politiques nouvelles.

En s’accordant sur un déficit de 375 millions d’euros pour fin 2016 – supérieur aux 300 millions envisagés à l’automne 2014, avant l’ajustement budgétaire du printemps dernier -, la coalition PS-cdH garde le cap d’un retour à l’équilibre en 2018 tel qu’elle s’y est engagée dans le programme de stabilité de la Belgique remis à l’Europe.

L’équipe Magnette-Prévot avait vu le déficit 2014 exploser en raison notamment de nouvelles règles comptables européennes et de paramètres macro-économiques défavorables. Pour y remédier, il a grosso modo reproduit pour 2016 la rigueur du budget 2015, en confirmant 130 millions d’euros d’économies sur les dotations des organismes d’intérêt public (OIP), le gel des dépenses dites facultatives et des frais de fonctionnement, ainsi que la réduction des dépenses fiscales sur les titres-services, etc.

Au-delà, le gouvernement fera 131 millions d’euros d’économies supplémentaires. Elles passeront par des « corrections techniques » (80 millions) sur les recettes du Fonds de la recherche ou la prise en compte de l’inflation dans les compétences transférées. Trente millions seront récupérés grâce à la gestion active des charges de la dette, et 21 millions en réduisant les crédits des ministres (frais juridiques, commémorations, réduction d’acquisitions de terrains, de frais de fonctionnement, etc).

L’effort passe aussi par 190 millions d’euros de recettes supplémentaires, dont 155,6 millions de rentrées attendues de la redevance kilométrique des poids lourds qui entrera en vigueur le 1er avril prochain, à compenser par 17 millions de « mesures d’accompagnement » pour les secteurs davantage touchés.

Le gouvernement compte aussi engranger 10 millions d’euros de recettes nouvelles provenant des donations immobilières, dont le recours sera encouragé via une réduction des droits.

Cinq autres millions sont attendus en repoussant de 5 ans (de 25 ans d’ancienneté à 30 ans) l’âge d’un véhicule pour accéder au système ancêtre, un durcissement justifié par des motifs écologiques pour des moteurs moins performants à cet égard. Un meilleur recouvrement des taxes régionales (5 millions) ou des dividendes d’entreprises (15 millions) sont aussi attendus.

Ces efforts permettent de préserver les politiques de redéploiement socio-économique du gouvernement que sont le Plan Marshall 4.0 et les co-financements de projets européens, fait valoir le gouvernement.

Ils ouvrent aussi la voie à des politiques nouvelles, comme le parcours d’intégration des primo-arrivants dont la caractère obligatoire sera complété. Sur les 10 millions supplémentaires prévus, un partage équitable a été agencé entre les compétences des ministres cdH Prévot (action sociale, cours de français et de citoyenneté) et PS Tillieux (insertion socio-professionnelle).

Le futur plan infrastructures (routes, etc) bénéficiera de 75 millions d’euros, le plan numérique (prototyping) et Creative Wallonia de 50 millions, le lien entre l’enseignement technique et professionnel et les centres de compétences de 9,6 millions.

Pour les agriculteurs confrontés à la crise des prix du lait et du porc, la Wallonie apportera 4,8 millions d’aides en plus d’un montant équivalent d’aides européennes, pour atteindre 9,6 millions, le maximum autorisé par l’Europe à la suite du Conseil agricole du 15 septembre dernier.

Pour 2017, le gouvernement envisage une nouvelle réduction du déficit de quelque 180 millions, toutes choses restant égales par ailleurs, selon l’équipe Magnette-Prévot.

L’impact du « virage fiscal » (tax shift) fédéral sur les Régions portera sur 2017, à l’exception de 35 millions d’euros budgétés sur 2016 en conséquence de l’augmentation de la déduction des frais professionnels forfaitaires.

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