© Belga

Budget wallon: La trajectoire de retour à l’équilibre confirmée

Le gouvernement wallon MR-cdH, réuni en conclave, est parvenu à un accord, dans la nuit de jeudi à vendredi, sur l’ajustement budgétaire 2018.

Au terme d’une seule journée de négociations, alors que 4 avaient été prévues, les autorités régionales ont confirmé la trajectoire de retour à l’équilibre structurel de la Région à l’horizon 2020. Pour cette année, le principe du budget initial a été totalement respecté, avec un déficit limité à 217 millions d’euros, a assuré le ministre wallon du Budget, Jean-Luc Crucke (MR).

Lors de son conclave entamé jeudi, le gouvernement, confronté notamment à une hausse des dépenses liée à l’augmentation des allocations sociales (+2% en septembre) et des salaires dans la fonction publique (+2% en octobre), devait trouver 100 millions d’euros, sur un budget de 14 milliards d’euros, alors qu’il s’était engagé à ne pas lever de nouvelles taxes. Vendredi matin, c’était mission accomplie pour l’exécutif régional grâce, entre autres, à des corrections techniques et à des économies au sein de l’administration mais aussi à des recettes supplémentaires, issues notamment de la télé-redevance à hauteur de 30 millions d’euros. « C’est l’exemple de ce que je considère comme de la bonne gestion, avec les capacités qui ont été données à la DG07 – l’administration fiscale wallonne, ndlr – qui peut désormais travailler efficacement », a expliqué Jean-Luc Crucke.

Ces recettes supplémentaires compensent en partie la baisse des recettes liées aux droits d’enregistrement en hypothèque et en donation, et aux droits de succession (-96 millions par rapport au budget initial), des impôts toujours gérés par le fédéral pour la Région. « A ce jour, je n’ai toujours pas reçu les explications complètes du fédéral » expliquant ce recul, a admis le ministre. Durant son conclave, le gouvernement a par ailleurs dégagé des moyens pour de nouvelles mesures, dont l’introduction, dès septembre, d’un service citoyen pour lequel 600.000 euros ont été prévus et le lancement d’un plan wallon d’investissements, en infrastructures notamment, couplé à un budget de 50 millions d’euros en crédits d’engagement.

Plus de 4 millions ont également été attribués à l’aide à la famille, dont 2,5 millions au secteur des SAFA (Services d’Aide aux Familles et aux Aînés) qui permettront d’accroitre l’offre de services actuelle de quelques 80.000 heures de prestations via la création de plusieurs dizaines d’emploi non-délocalisables. Deux autres millions seront consacrés aux aides ménagères sociales, un montant qui permettra de les faire basculer vers le système APE, a expliqué Aldra Greoli, la ministre wallonne en charge de l’Action sociale.

Parallèlement, 2 millions ont été alloués au soutien à la création et/ou à la prise de participation dans des coopératives agricoles. Pour le secteur agricole toujours, 500.000 euros iront à la promotion des produits agricoles wallons et 6,3 millions seront versés au Fonds des calamités agricoles. Enfin, 5,5 millions d’euros viendront renflouer les aides SESAM pour les entreprises et 17,5 millions seront consacrés à l’assainissement du site Nordion à Fleurus (dépollution, transfert des déchets radioactifs, …). Au total, les nouvelles politiques et la réorientation des politiques en cours représentent un montant de 119,7 millions d’euros, a enfin assuré Jean-Luc Crucke.

Une enveloppe de 30 millions pour rénover les logements sociaux inoccupés

Si cet affinage permettra de proposer plus rapidement un logement adéquat aux candidats et de réduire, ainsi, la vacance locative, il s’accompagnera aussi « d’une limitation des refus à un seul afin d’éviter les refus en cascade qui allongent le délai d’attribution d’un logement pourtant inoccupé », a précisé la ministre.

Selon cette dernière, 40.000 ménages sont actuellement en attente d’un logement social en Wallonie alors que 5.000 de ces logements sont inoccupés, en raison notamment des rénovations qu’il faudrait y entreprendre. « Si l’on considère que rénover un logement social coûte 25.000 euros à la Région, nous pourrons déjà en rénover 1.200, dès 2018 », a précisé la ministre selon qui quelque 1.400 logements sociaux nécessitent actuellement des travaux de rénovation afin d’être remis sur le marché locatif.

Au total, « 85% des montants nécessaires seront couverts par cette première enveloppe qui s’inscrit dans un programme de plus grande ampleur visant à combler le manque d’investissement dans le secteur du logement dans l’attente de la mise en place d’un nouveau système de financement auquel je travaille avec la Banque européenne d’investissement » a conclu Valérie De Bue.

Contenu partenaire