Des pizzas pour le 16. © BELGA/Benoît Doppagne

Budget fédéral: La réunion toujours en cours après huit heures de négociations

Le Premier ministre Charles Michel et les vice-premiers ministres sont réunis depuis heures au 16 rue de la loi où ils tentent de trouver un accord sur le budget et les réformes structurelles du gouvernement.

Peu d’informations circulent. Au coeur des négociations se trouvent la réforme de l’impôt des sociétés chère à la N-VA, la taxation des plus-values exigée par le CD&V et la valorisation de l’épargne au profit de l’investissement qu’appelle de ses voeux l’Open Vld.

L’élément positif qui ressort à ce stade de la réunion est… que les négociateurs sont toujours autour de la table. Personne n’a claqué la porte. La discrétion est aussi de mise, ce qui peut laisser augurer de la volonté d’aboutir à un consensus. Cependant, ces négociations entre chefs de file (les ministres des Finances et du Budget ne sont pas présents) se font longues, ce qui pourrait confirmer le fossé qui sépare les points de vue entre partenaires.

Pour le moment, personne ne se laisse aller à un pronostic pour la suite des négociations. Une chose est sûre, la fatigue commence à se faire sentir autour de la table.

Le syndicat chrétien craint que la taxe sur les plus-values soit « passée au hachoir »

Le syndicat chrétien craint que la taxe sur les plus-values voulue par le CD&V soit « passée au hachoir » sous l’influence des partis libéraux et des lobbys. La mesure ne doit pas devenir « une coquille vide », a martelé vendredi le président de la CSC, Marc Leemans.

Le syndicat chrétien plaide pour des mesures instaurant une fiscalité plus « honnête », qui est réclamée par « 80% de la population ». Son président s’agace des attaques « populistes » contre la taxe sur les plus-values provenant des lobbys d’investisseurs, ministres libéraux et employeurs.

« Nous voulons cette taxe, mais à condition qu’il n’y ait pas d’échappatoire. La mesure doit s’appliquer à toutes les transactions », souligne Marc Leemans.

Il estime que le gouvernement n’est pas sur le bon chemin et que les éléments budgétaires ayant déjà filtré sont particulièrement inquiétants. « On va encore faire peser un milliard d’euros de charges sur les épaules des simples citoyens. Le prochain gouvernement devra en outre déjà endosser une très lourde facture en raison du fait que 6,6 milliards du tax shift ne sont pas financés. »

Le président du syndicat chrétien s’insurge également des projets du ministre des Finances Johan Van Overtveldt. « Il veut abaisser l’impôt des sociétés sous les 20% (au lieu des 33,99% actuels, NDLR) et relever le précompte mobilier de 27 à 30%. Le Conseil supérieur des Finances a pourtant affirmé que pour un impôt des sociétés à 25%, un relèvement à 34% du précompte mobilier était nécessaire. Le risque d’un gouffre fiscal est réel. »

Contenu partenaire