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Bruxelles : « nous sommes devant une montagne de problèmes »

Le refinancement de la Région bruxelloise prévu par la sixième réforme de l’Etat sera insuffisant pour résoudre l’ensemble des problèmes de la capitale, notamment en terme de formation et d’alphabétisation des immigrants, afin de favoriser l’intégration des nouveaux arrivants, a prévenu son ministre-président, Charles Picqué.

« C’est clair que le refinancement de Bruxelles est important mais nous sommes devant une montagne de problèmes », a-t-il affirmé lors de l’émission Matin Première de la RTBF-radio dont il était l’invité.

M. Picqué (PS) a souligné que Bruxelles était un « point d’entrée de l’immigration ». « Un tiers des gens qui viennent s’installer en Belgique s’installent à Bruxelles. Nous n’avons pas une taille telle qu’une dispersion des flux migratoires sur une zone plus large est possible, parce que cette frontière linguistique est quand même une frontière qui n’est pas si facile à passer. Il y a donc un problème de formation, d’éducation », a-t-il expliqué.

Selon M. Picqué, l’offre existante pourrait être améliorée. « Ça dépendra du refinancement de Bruxelles: 10 millions la première année, 20 millions après. On aurait les moyens de doubler ce qui est déjà sur la table. Mais on voit qu’on est saturé. On a mené des politiques d’immigration et on n’a jamais mis les moyens », a-t-il fait valoir.

Le ministre président a qualifié d' »utile » le débat lancé sur un parcours d’intégration. Mais, il ne doit, selon lui, être obligatoire que dans certains cas. « Ce parcours doit être obligatoire pour l’alphabétisation, mais précédé par un diagnostic. Si vous ne connaissez pas la langue du pays, comment voulez-vous assurer votre insertion professionnelle, comment voulez-vous vivre avec les autres communautés? C’est pour ça qu’il faut être prudent parce qu’il y a parfois des gens qui connaissent déjà le français et pour qui le parcours n’aurait pas de sens », a dit M. Picqué.

« Il ne faut pas mélanger tous les débats: il y a le problème des primo-arrivant, qui ne sont pas les deuxième et troisième générations qui sont confrontées au chômage. Il y a les illégaux. Il y a l’extrémisme religieux qui n’est pas forcément lié avec les primo-arrivants », a-t-il dit.

Là aussi se pose le problème du financement de ce parcours d’intégration, a encore souligné le ministre-président bruxellois.

Le Vif.be, avec Belga

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