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Bruxelles-Nord : L’opération d’évacuation dictée par les conditions de vie sur place

Même si le fédéral ne s’engage pas sur la création d’un centre d’accueil et d’orientation ressortant de sa responsabilité, les échanges des derniers jours et de vendredi démontrent qu’il y a moyen d’agir à la fois avec fermeté et humanité, a commenté le directeur de cabinet du bourgmestre de Schaerbeek, Bernard Clerfayt (DéFI).

Selon le cabinet du ministre-président bruxellois Rudi Vervoort (PS), le volet humanitaire de l’opération d’évacuation et de remise en ordre de la gare du Nord a été déterminant pour en fixer le moment.

Le déplacement des migrants en transit à la gare du Nord a commencé vendredi matin, a indiqué la ministre à l’Asile et la Migration, Maggie de Block (Open Vld). Les migrants sont redirigés vers des centres pour sans-abri à Bruxelles, où ils seront suivis par l’Agence fédérale pour l’accueil des demandeurs d’asile (Fedasil). Ceux qui « ne saisiraient pas cette chance » et retourneraient vers la gare, seront conduits par la police en centre fermé, a précisé la ministre.

« Les décisions ont été prises en concertation avec les autorités locales et les plate-formes civiles, afin d’informer convenablement ces personnes, en leur disant qu’il faut introduire une demande d’asile si on veut rester sur le territoire », a commenté le Premier ministre Charles Michel qui a particulièrement loué la bonne collaboration avec le bourgmestre de Schaerbeek Bernard Clerfayt. M. Michel a précisé que 3.000 places étaient disponibles chez Fedasil.

Selon le directeur de cabinet du bourgmestre, interrogé vendredi matin, Schaerbeek avait été saisie d’un rapport médical alarmant, non pour les usagers, mais pour les personnes qui dorment à la gare. La ministre fédérale De Block a proposé de se mettre autour de la table. Depuis une dizaine de jours, la commune de Schaerbeek travaille avec les cabinets des ministres de l’Asile et de la Migration, Maggie De Block (Open Vld) et de l’Intérieur, Pieter De Crem (CD&V), ainsi que du ministre-président bruxellois Rudi Vervoort (PS) à la recherche d’une solution pour le Centre de Communication Nord.

Toujours d’après le directeur de cabinet du bourgmestre de Schaerbeek, en raison de la situation sanitaire sur place, la zone de police de Bruxelles Nord avait prévu d’évacuer les personnes présentes vendredi à 11h00 pour permettre un nettoyage des lieux. Le Samusocial et la Croix Rouge ont anticipé ce moment en dirigeant les personnes présentes vers différentes localisations à l’extérieur de la gare.

Le directeur de cabinet du bourgmestre de Schaerbeek n’a pas caché non plus que le timing des opérations pourrait avoir été influencé par l’arrestation, jeudi soir au poste frontière de Sterpenich, à la frontière avec le Luxembourg, de passeurs avec 35 migrants. Ces derniers n’ont quant à eux pas fait l’objet de poursuites.

Selon le cabinet du ministre-président bruxellois Rudi Vervoort (PS), il n’y a toutefois pas de lien entre les deux événements. En préparation depuis la fin du mois d’avril, le volet humanitaire de l’opération a été davantage déterminant pour en fixer le moment. Il importait de s’assurer que les personnes évacuées puissent bénéficier d’un toit temporaire. Celles-ci ont été dirigées vers trois sites mis à la disposition des organisations humanitaires (Samusocial, Croix Rouge…) par la Région bruxelloise, rue Royale (20h-8h), rue de Trêves (24h/24), et dans l’immeuble Blue Star (Evere), le tout en coordination notamment avec la commune de Schaerbeek.

De son côté, le ministre de l’Intérieur, Pieter De Crem (CD&V) a fait état de l’union des efforts du fédéral, de la Région bruxelloise et de la commune pour « apporter une solution structurelle à la problématique humanitaire et sanitaire qui prend de l’ampleur ». Selon M. De Crem, la police fédérale et des chemins de fer restera présente dans la gare du Nord pour « éviter un retour ». Le hub humanitaire de la gare est quant à lui maintenu jusqu’au 25 mai, date fixée pour son déménagement.

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