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Belgique : un tiers des colonies d’abeilles a disparu après l’hiver

En moyenne, les apiculteurs ont perdu 36% de leur colonie au sortir de l’hiver selon les données de la Fédération Apicole Belge (FAB). Toutefois, certains ruchers sont bien plus affectés que d’autres par les pertes hivernales, avec des résultats très variables d’une région à l’autre, voire d’un apiculteur à l’autre. Un phénomène que les éleveurs ne s’expliquent pas.

Au sortir de l’hiver, la présidente de la FAB, Marianne Keppens, n’a pu récupérer que 2 ruches sur la vingtaine qu’elle comptait. Alertée par ce taux de mortalité anormalement élevé, elle a récolté les données de 410 autres apiculteurs belges. En moyenne, ceux-ci ont perdu un tiers de leur colonie cette année, avec des répartitions inégales par province. Les éleveurs du Brabant wallon font état de 55% de perte, alors que ceux du Brabant flamand de 31% seulement. La mortalité est de 42% à Bruxelles, 39% à Namur, 35% à Liège, 22% dans la province du Luxembourg et 27% dans le Hainaut, selon les chiffres de la FAB. « En général, nous perdons aux alentours de 10% des colonies, mais cette année-ci c’est la catastrophe. Nous avons vu les ruches s’amoindrir depuis début décembre », précise Mme Keppens. « C’est tout ou rien. Soit un taux de mortalité normal, soit une mortalité très élevée et inexpliquée, parfois 5 km plus loin », confirme Jean-Luc Strebelle, président de l’Union des Fédérations d’Apiculture de Wallonie et Bruxelles. « Des apiculteurs expérimentés, qui n’ont pas changé leur façon de faire, ont perdu une grande proportion d’abeilles. C’est interpellant, il y a quelque chose de nouveau et de local qui a affecté les colonies, car on ne peut pas incriminer le climat cette année », ajoute-t-il. Les pertes hivernales sont dues à de multiples facteurs, mais les deux apiculteurs critiquent particulièrement les effets des pesticides et fongicides. M. Strebelle recommande d’ailleurs l’interdiction totale de tous les néonicotinoïdes partout, ainsi que des cultures intercalaires pièges à nitrate, que les abeilles s’épuisent à butiner tout l’hiver. « Il est temps qu’on se réveille », conclut Mme Keppens.

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