La prison de Saint-Gilles © BELGA IMAGE

Belgique, 2e taux de surpopulation carcérale le plus élevé

Thierry Denoël
Thierry Denoël Journaliste au Vif

En ces temps de crise sanitaire et de tension dans les prisons, les nouvelles statistiques du Conseil de l’Europe (CoE) sur la surpopulation carcérale tombent à point nommé. La Belgique est le deuxième pays des 52 Etats membres du CoE dont les prisons sont les plus engorgées, après la Turquie.

Voilà un chiffre qui ne va pas ravir les surveillants de prison et leurs syndicats, même si le gouvernement Wilmès a déjà pris des mesures pour alléger le taux d’occupation des prisons. Le Conseil de l’Europe vient de sortir les derniers chiffres en matière carcérale, soit ceux de début 2019. Le résultat est édifiant pour la Belgique qui connaît la pire situation en matière de surpopulation carcérale, après la Turquie, soit un taux un taux d’occupation de 121 détenus pour 100 places disponibles dans les établissements pénitentiaires. Ce taux s’élève à 123 pour la Turquie qui détient donc le triste record de la densité carcérale. Les pays qui arrivent après la Belgique sont l’Italie (119), la France (117), la Hongrie(115), la Roumanie (113), Malte (107), l’Autriche (106), la Serbie (106).

Belgique, 2e taux de surpopulation carcérale le plus élevé
© D.R.

Notons également que la récolte de ces nouvelles données statistiques du Conseil de l’Europe, la Belgique fait partie des cinq pays qui ont refusé de participer officiellement à cette édition. Le Conseil de l’Europe a donc consulté d’autres sources pour obtenir le chiffre de surpopulation carcérale, soit 10 883 détenus, en moyenne, pour l’année étudiée. Pour le reste, les tableaux du rapport affichent une ligne blanche à côté de la Belgique : pas d’info sur le taux d’incarcération, par exemple. Ce n’est pas la première fois, loin de là, que notre pays se montre peu collaborant en la matière. « Une attitude incompréhensible », selon l’Observatoire des prisons (OIP).

Le secrétaire général de Conseil de l’Europe a appelé les Etats à recourir à des alternatives à la privation de liberté, surtout dans le contexte de la pandémie et en particulier dans les pays où la surpopulation carcérale est élevée. La Belgique est donc l’un des plus concernés. Les premières mesures prises par le ministre de la Justice pour désengorger les prisons étaient dès lors plus que nécessaires.

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