© BELGA/Laurie Dieffembacq

BECI: « 2.000 emplois sacrifiés sur l’autel de la grève à Bruxelles »

BECI, la chambre de commerce bruxelloise, déplore l’action syndicale de lundi qui frappe la Région bruxelloise et les deux provinces de Brabant. Celle-ci pourrait peser jusqu’à 200 millions d’euros et coûter 2.000 emplois, selon les chiffres communiqués lundi par l’organisation patronale.

En partant du montant du PIB belge, établi l’an dernier autour des 400 milliards d’euros, et en le divisant par le nombre de jours ouvrables pondérés par le poids de Bruxelles dans l’économie belge, BECI avance le montant de 200 millions d’euros comme coût potentiel de la grève si celle-ci atteint 100% des activités économiques produisant de la valeur dans la capitale. « Au plus haut sera le taux de succès de la grève, au plus on détruira de la valeur jusqu’à ce niveau », estime Olivier Willocx, administrateur délégué de BECI.

« En considérant le chiffre généralement admis de 100.000 euros de valeur par poste, vous obtiendrez 2.000 emplois supprimés par le seul fait de cette journée passée à protester plutôt qu’à chercher les meilleures voies possibles pour sortir de l’impasse financière », poursuit M. Willocx, qui compare les grévistes aux climato-sceptiques. « Leurs arguments font penser à ces climato-sceptiques qui, sans lire aucune étude sérieuse, se parent d’un manteau de vertus pour défendre l’immobilisme. Or, ne rien faire n’est pas une option, sinon on va dans le mur. »

La grève tournante de lundi concerne la Région bruxelloise et les Brabants flamand et wallon, après avoir touché les huit autres provinces lors des deux lundis précédents. Une grève générale doit se tenir le lundi 15 décembre.

La FGTB Bruxelles dénonce le cynisme de BECI

Philippe Van Muylder, le secrétaire général de la FGTB Bruxelles, a réagi aux propos du BECI, la chambre de commerce bruxelloise, qui qualifie le mouvement de grève de lundi de facteur de perte d’emplois. « Il faut faire preuve de cynisme pour estimer que la grève est un instrument de régression sociale », a-t-il déclaré à l’agence Belga lundi.

Par la voix de son administrateur délégué Olivier Willocx, BECI a fustigé l’attitude des syndicats qui mènent une grève qui pourrait, selon lui, coûter quelque 200 millions d’euros et jusqu’à 2.000 emplois à Bruxelles. Il a par ailleurs fustigé « l’absence de volonté de concertation » des syndicats.

« J’ai été assez scandalisé par la teneur de ces propos », a réagi Philippe Van Muyler. Selon le leader syndical, les pertes d’emploi doivent être imputées aux entreprises de la région qui refusent de prendre leurs responsabilités dans les domaines de la formation et de la recherche et innovation. « BECI n’envisage la compétitivité que par la quantité et ne voit les salaires que comme des charges. Nous optons pour une compétitivité qualitative qui propose de bons salaires et des services de qualité », explique le leader syndical.

Philippe Van Muylder admet que la grève représente un certain coût pour l’économie, mais renvoie la balle au gouvernement fédéral qui s’obstine dans son refus de proposer des marges de négociation. « Le gouvernement doit passer de la concertation à la pratique de la concertation », fait-il remarquer. « Dès que l’on aborde un sujet de discussion, que ce soit le saut d’index ou la fiscalité, on nous rétorque que la N-VA refusera toujours d’y toucher. Cette concertation est un leurre! « , dénonce enfin M. Van Muylder.

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