Bert Schelfhout et Bart Vanmarcke

« Bart De Wever prépare le terrain à la dictature de la peur »

Bert Schelfhout et Bart Vanmarcke Bert Schelfhout et Bart Vanmarcke sont président et vice-président de Jong VLD.

Bert Schelfhout et Bart Vanmarcke, le président et le vice-président de Jong VLD, estiment qu’en dépeignant la terreur islamiste comme la plus grande menace de notre époque, le président de la N-VA semble préparer le terrain à la dictature de la peur.

Duck and Cover: Le gouvernement apprenait cette « technique » à la jeunesse américaine afin de la protéger contre une attaque nucléaire de l’URSS. Pendant la guerre froide, les leçons étaient régulièrement interrompues pour apprendre aux élèves à se réfugier sous leurs pupitres afin de les abriter des armes nucléaires. Cependant, tout être sensé sait très bien qu’un pupitre n’offre pas d’alternative valable à un abri antiatomique. L’objectif ? Créer un sentiment de crainte permanent. La raison? Les gens qui ont peur préfèrent la sécurité à la liberté. Cependant, c’est justement cette société non libre qui alimente la terreur.

La crainte comme instrument politique

Le 12 septembre 2001 George Bush déclare la guerre à la terreur. Un an et demi plus tard, les États-Unis attaquent l’Irak – l’axe du mal – pour chercher des armes nucléaires. Encore un an et demi plus tard, le 5 novembre 2004, Bush est réélu président. Cinq mois plus tard, le rapport des Nations Unies conclut qu’il n’y avait pas d’armes nucléaires en Irak.

Janvier 2013. Bart De Wever (N-VA) annonce sur VTM que les extrémistes islamistes représentent le plus grand danger de notre époque. Il plaide pour davantage de moyens pour la justice et la police afin de dépister et de poursuivre les extrémistes. Il souligne le risque réel d’attentats dans les villes flamandes et évoque Anders Breivik comme représentant du terroriste formé sur internet.

Le fondamentalisme islamiste est-il un problème réel? Oui. Risque-t-on un attentat en Belgique ? Oui. La police et la justice doivent-elles observer et intervenir quand elles sont sur la trace d’attentats ? Oui. Le message de Bart De Wever fait-il avancer la lutte contre la terreur ? Non.

Les libertés occidentales

Le messager du président de la N-VA semble préparer le terrain à la dictature de la peur. Alors qu’il prétend défendre les libertés occidentales, De Wever plaide en faveur de caméras de surveillance, d’un contrôle du trafic sur internet et il élargit considérablement les sanctions administratives.

Une société de contrôle est la pire chose qui puisse nous arriver. Le scénario catastrophe de la « terreur islamiste » sert à des fins politiques, pas à la société. Une société régie par la peur se crispe. La prospérité qu’elle engrange sera placée sous le signe de la défense et non du bonheur. Une société figée et non libre alimente le conflit et la terreur.

Notre société a besoin de politiques courageux. Des politiques qui osent déclarer qu’on ne peut pas tout contrôler. Des politiques qui luttent non pas contre les symptômes, mais contre les causes.

« The only thing we have to fear, is fear itself » (La seule chose que nous ayons à craindre est la crainte elle-même) disait le président américain Franklin Roosevelt. Duck and cover, Bart!

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