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Baptêmes étudiants : Elio Di Rupo répond à Ségolène Royal

Le Vif

Dans une lettre adressée à Elio Di Rupo, Ségolène Royal suggérait qu’il interdise les baptêmes estudiantins en Belgique comme elle l’avait elle-même fait il y a 15 ans en France avec le bizutage. Suite à la question d’un internaute sur Twitter, Elio Di Rupo a répondu à de l’ex-candidate à l’élection présidentielle française.

Mardi après-midi, le premier ministre s’était livré à une séance de questions/réponses sur Twitter . Un internaute en a profité pour lui demander ce qu’il avait à répondre à Ségolène Royal. « Le baptême d’étudiant est un choix personnel. On ne peut en aucun cas porter atteinte à l’intégrité physique des étudiants. Nous avons des lois pour sanctionner les débordements », a commenté le Premier ministre sur son compte Twitter.

« La plupart des baptêmes se déroulent sans problème »

L’Union estudiantine catholique flamande (KVHV, Katholiek Vlaams Hoogstudentenverbond) a également réagi au courrier de Ségolène Royal et ne partage pas son avis concernant les baptêmes estudiantins.

Selon l’union flamande, « toutes les organisations estudiantines ne doivent pas être sanctionnées à cause de certains étudiants qui ne veulent pas s’en tenir aux règles ». « Chaque année, des dizaines, voire des centaines de baptêmes sont organisés en Belgique. La plupart se déroulent sans problème », souligne le KVHV.

Mais « il faut effectivement prendre des mesures contre la consommation abusive d’alcool et les dangers médicaux », indique encore l’union estudiantine, citant pour exemple la « charte de baptême » mise en place à Anvers et signée par chaque cercle.

Une vision simpliste

Le recteur de l’Université de Liège a quant à lui répondu mardi via Scoop.it à la lettre envoyée par Ségolène Royal à Elio Di Rupo. Pour Bernard Rentier, l’ex-candidate socialiste à la présidentielle en France a une « vision simpliste du problème. »

Légiférer sur les baptêmes, le recteur de l’ULg n’y est pas favorable. Selon lui, « il y a suffisamment de lois en Belgique pour réprimer de tels comportements erratiques. Interdire les baptêmes ne résoudrait rien et porterait atteinte à un folklore généralement bon enfant ». Il affirme que des mesures moins répressives, mais éducatives pourraient réduire les débordements.

M. Rentier estime que la présidente de la région Poitou-Charentes a « une vision simpliste du problème » et qu’elle confond « baptême et bizutage ». « En faisant interdire les baptêmes, elle n’a pas réalisé qu’elle créait une prohibition, meilleur moyen de rendre clandestine une activité qui peut, normalement, être adéquatement encadrée. »

Le recteur suggère à Ségolène Royal de s’interroger sur les raisons qui poussent des milliers d’étudiants français à réaliser leurs études en Belgique, aux frais de la Fédération Wallonie-Bruxelles. « Tant qu’à donner des leçons, elle pourrait commencer par se préoccuper des problèmes bien hexagonaux: le numerus clausus, les concours et le bachotage », écrit-il encore sur Scoop.it.

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