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Audacieux, le Forem

Michel Delwiche
Michel Delwiche Journaliste

Le Forem en a manifestement assez de devoir se cantonner dans la recherche d’emplois pour des personnes qui ne sont pas qualifiées, ou de devoir remédier, en organisant des formations coûteuses, aux insuffisances de l’enseignement alors que des métiers sont, ou seront, en pénurie. Pour permettre à quelqu’un de pouvoir accéder à certains emplois, il faut parfois payer deux fois: une fois pour l’école, et une fois pour la formation. Le Forem veut savoir quels seront les métiers du futur, ceux auxquels il faut maintenant se préparer.

Le Forem a ainsi réalisé une première étude consacrée aux « métiers d’avenir » que son administratrice générale Marie-Kristine Vanbockenstal dédicacerait volontiers au monde académique en le priant d’en tenir compte. « Le Forem ne doit plus se contenter de gérer le passé, explique-t-elle en présentant les premiers résultats de ce travail, mais doit aussi s’engager dans une démarche prospective. Cette étude doit servir au Forem lui-même d’abord: pour réorienter nos propres formations et permettre à nos conseillers de mieux guider la personne en recherche d’emploi. Mais elle doit aussi être partagée: il faut que l’enseignement se l’approprie, et nous voulons également l’offrir, cadeau, au gouvernement, celui-ci ou le suivant. »

L’orientation d’abord

La lutte contre les pénuries doit commencer avant qu’elles apparaissent. Il n’y a rien de plus désolant que de voir des emplois qui se libèrent, et qui ne trouvent pas preneurs. La démarche prospective du service wallon de l’emploi et de la formation doit donc permettre aux jeunes de s’orienter en connaissance de cause, puis de choisir l’enseignement qui lui permettra de satisfaire à son propre choix.

Secteur par secteur, le Forem a analysé les métiers qui restent d’avenir, ceux qui vont devoir évoluer et ceux qui vont se créer. On aura toujours besoin, et de plus en plus, de médecins et d’accompagnants ou d’instituteurs et d’aides familiaux, pour faire face au vieillissement de la population et à la démographie croissante, cela tombe sous le sens. Mais aussi de maraîchers, de monteurs en structure bois, de frigoristes, de technico-commerciaux, de conseillers en énergie, de pharmaciens d’industrie.

Certains métiers demanderont une adaptation parce que le travail a évolué, s’est complexifié, s’est hybridé quand deux spécialisations se rencontrent. La Wallonie aura besoin de bio-statisticiens, formés en biologie et en statistiques, d’ergonomes spécialisés dans le web, de e-vendeurs ou de techniciens éoliens. Et de nouveaux métiers ont été identifiés: nettoyeur d’image (e-réputation), électricien de maintenance photovoltaïque, analyste des données médicales, coach en éducation ou démonteur de voiture. Ce ne sont que des exemples.

Mais une constante: les emplois dans les métiers de demain seront de plus en plus qualifiés et demanderont un niveau d’étude de plus en plus élevé. Le mécanicien automobile ne pourra plus ignorer l’informatique ni les moteurs électriques.

L’étude « Métiers d’avenir » est disponible sur le site du Forem.

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