A Bruxelles. © Belga

Attentats : la mobilisation des militaires tenable « quelques semaines »

La mobilisation actuelle de militaires pour faire face à la menace terroriste est tenable pendant « quelques semaines », a appris jeudi l’agence Belga de source bien informée à la Défense. Cette mobilisation se fait cependant au détriment de toutes les autres activités des militaires, souligne-t-on.

Le Premier ministre Charles Michel a annoncé mercredi que des patrouilles mixtes policiers-militaires allaient être mises en place à partir de la semaine prochain pour assurer la sécurité, notamment dans les lieux publics comme le métro bruxellois, qui devrait ainsi retrouver un fonctionnement normal.

Cela signifie que davantage de soldats devraient être appelés pour assurer cette tâche, alors que la mobilisation actuelle – dont l’ampleur n’est pas précisément connue bien que certaines estimation font état de quelque 700 hommes actuellement engagés – ne serait déjà plus tenable que pendant « quelques semaines », selon une source bien informée.

« La polyvalence du personnel militaire permet de s’adapter à la demande », affirme Concetto Bandinelli du syndicat CGPM, qui souligne néanmoins la nécessité d’une hausse substantielle des recrutements.

Cette mobilisation massive, qui se fait au détriment d’autres activités comme l’entraînement, nécessite également le rappel de profils dont certains ne sont pas parfaitement adaptés à de telles missions.

« Patrouiller fait partie de la formation de base des militaires, mobiliser des unités d’appui ne diminue pas la valeur du personnel sur le terrain », nuance M. Bandinelli. Il concède cependant que des difficultés pourraient se poser, notamment pour des unités de combat qui doivent réaliser suffisamment d’entraînements et de formations pour garder une certification internationale.

Un recours intensif aux militaires alors que les effectifs sont en baisse n’est en tout cas pas tenable éternellement, conclut le syndicaliste sans donner d’échéance précise. Il faut une solution structurelle, ce qui passe par un budget suffisant pour le recrutement, la formation et le déploiement, insiste-t-il. « Plutôt que les 900 annoncés pour 2016, le nombre idéal pour faire face aux départs naturels et aux renoncements serait de 2.000. »

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