© Belga

Attentat au Musée juif: « Le nid familial a été démoli »

Le Vif

« Comment expliquer qu’une famille est heureuse, a des ambitions, et le lendemain n’a plus rien? », s’est exprimée la soeur de Miriam Riva, jeudi après-midi devant la cour d’assises de Bruxelles.

« Nous avons la responsabilité des deux filles, nous essayons de leur donner le maximum mais la vie d’après pour elles n’a plus rien à voir avec avant. Elles continuent à fonctionner mais le nid familial est démoli », a-t-elle déclaré.

La cour a entendu jeudi après-midi, après les deux filles d’Emanuel et Miriam Riva, le frère de celui-ci et la soeur de celle-ci. « Miriam aimait sa famille, elle lui était totalement dévouée. Ses filles, c’était tout son monde, elle faisait tout pour qu’elles réussissent. Elle était présente là où elle devait pour les aider. Ce qui s’est passé est une tragédie! Comment expliquer qu’une famille est heureuse, a des ambitions, et le lendemain n’a plus rien? Nous avons la responsabilité des deux filles, nous essayons de leur donner le maximum mais la vie d’après pour elles n’a plus rien à voir avec avant. Elles continuent à fonctionner mais le nid familial est démoli », a-t-elle poursuivi.

« Elles se comportent et réfléchissent comme des adultes car elles n’ont aucun autre moyen de fonctionner. Plus personne n’est là pour leur dire: tu rentres à telle heure, etc. Elles ont développé une forme d’auto-discipline », a poursuivi la soeur de Miriam Riva. « Elles ont tenté de suivre une thérapie mais c’était trop difficile. Par contre, elles peuvent compter sur l’échange exceptionnel qu’il y a entre elles deux ». Le frère jumeau d’Emanuel Riva a également évoqué la personnalité de son frère et de sa belle-soeur, ainsi que le deuil difficile à faire pour ses deux nièces. « Emanuel était l’aîné car il est né cinq minutes avant moi. Mais c’est moi qui me comportais comme le grand frère », a raconté le témoin. « Emanuel était très méthodique, perfectionniste, et toujours prêt à proposer son aide, notamment dans des entreprises pour jeunes entrepreneurs. Miriam, elle, avait une attitude paisible, là où elle entrait elle avait le don de rayonner avec cette paix qu’elle avait en elle. Ils s’étaient rencontrés au ministère des finances où ils travaillaient tous deux.

Emanuel avait 33 ou 34 ans et Miriam un an de moins. Ils avaient 18 ans de mariage et 18 ans de bonheur », a-t-il poursuivi. « Pour leurs filles, tout a changé. Il n’y a plus rien, la vie s’est arrêtée. Elles font tout toutes seules à la maison: elles font les lessives, le nettoyage, etc. Et nous intervenons de temps en temps s’il y a des choses plus compliquées dans la maison », a également évoqué le frère d’Emanuel Riva. « Le poids est très lourd. Elles méritent toute notre estime! Elles arrivent à s’en sortir mais il est clair que tant qu’elles ne prennent pas un peu plus d’âge, c’est très lourd à porter ». Emanuel Riva, âgé de 54 ans, et son épouse, Miriam, âgée de 53 ans, avaient tous deux été tués d’une balle dans la nuque au Musée juif de Belgique à Bruxelles, le 24 mai 2014. Ces deux personnes de nationalité israélienne étaient en voyage à Bruxelles pour fêter leurs 18 ans de mariage. Elles étaient en train de quitter le musée lorsque le tueur est entré et les a abattues à bout portant avec un revolver. Le couple avait deux filles. Aujourd’hui âgées de 21 et 19 ans, elles vivent toujours en Israël dans la maison familiale. Entendues par la cour jeudi, elles ont expliqué combien elles étaient proches de leurs parents et combien il était difficile pour elles d’évoquer leur décès.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire