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Attentat à Liège : 5 morts, dont l’auteur, Nordine Amrani, et 123 blessés

L’attentat à Liège a fait cinq morts dont l’auteur, Nordine Amrani, et 123 blessés selon un bilan officiel. Les faits n’ont été commis que par un auteur, signale le Centre fédéral de crise. Deux des victimes, âgées de 15 et 17 ans, sont des étudiants. Le corps d’une femme a de plus été retrouvé au domicile du tueur.

Cinq personnes sont mortes et au moins 123 ont été blessées à des degrés de gravité différents, mardi, à la suite d’un attentat commis place Saint-Lambert, en plein coeur de Liège. Parmi les victimes, outre l’auteur, figurent un bébé âgé de 17 mois et deux jeunes âgés de 15 et 17 ans. L’auteur et un des jeunes sont décédés sur place. Le bébé, qui se trouvait entre la vie et la mort, est décédé mardi soir.

Cinq personnes se trouvent toujours dans un état critique. Parmi elles, un jeune homme de 20 ans qui a été opéré à la tête, et une dame âgée de 75 ans, qui était annoncée morte mardi.

Les policiers ont découvert le corps d’une femme lors de la perquisition menée mardi au domicile du tueur. Il s’agit d’une dame âgée de 45 ans et habitant Vottem. Elle était femme de ménage chez la voisine du suspect. Mardi matin, au moment où elle sortait de son travail, l’auteur de la tuerie lui aurait demandé de rentrer chez lui sous prétexte de lui fournir du travail. Il l’aurait ensuite agressée et tuée. Une autopsie était en cours mardi soir. Par ailleurs, la veille des faits, Amrani aurait versé une somme d’argent sur le compte de sa compagne avec la mention: « Je t’aime mon amour. Bonne chance! « .

Attentat à Liège : une centaine de personnes se trouvaient sous les abribus et sur la place Saint-Lambert

Peu avant 12 h 30, un individu, juché sur la plateforme surplombant la boulangerie Le Point Chaud, a lancé plusieurs engins explosifs en direction de la place.

« En sortant de la cour d’assises, j’ai aperçu un homme sur une des terrasses qui surplombe de cinq mètres environ les arrêts de bus sur la place Saint-Lambert, raconte Nicolas Gimenne, correspondant de l’agence Belga, témoin des faits. A ses pieds était déposé un sac, d’où il a sorti quelque chose. Je pensais que c’était une pierre ou un autre objet anodin. Il lancé quelque chose à une vingtaine de mètres, sur les abribus, qui ont explosé. »

Nicolas Gimenne entendra quatre détonations importantes puis de plus petites, vraisemblablement des tirs. Il apparaîtra ensuite que l’homme a lancé plusieurs grenades avant de vider le chargeur d’un fusil mitrailleur FAL puis de se donner la mort, semble-t-il avec un revolver.

Une centaine de personnes se trouvaient sous les abribus et sur la place à cet instant, principalement des jeunes, dont beaucoup venaient sans doute de quitter une salle d’examen. Ce sont aussi principalement des jeunes qui figureront plus tard parmi les blessés.

La foule est prise de panique, les badauds, nombreux sur l’heure du midi et à deux semaines de Noël, prennent la fuite. Sur la place, les échoppes du Marché de Noël sont installées mais fermées. Suite à l’avis de tempête sur le pays, l’ouverture en avait en effet été reportée au début de l’après-midi.

Très vite, un très large périmètre de sécurité est dressé. Les bus présents dans le centre sont rappelés en dehors de la ville. Les gens sont priés de se replier vers la magasins, dont ils ne pourront ensuite plus sortir pendant plus d’une heure. Certains commerçants baissent le rideau sur ordre de la police.

Les rumeurs les plus diverses circulent. Certaines font état de trois auteurs, dont deux sont en fuite dans la ville ; de coups de feu dans les rues de Liège ; de blessés à proximité de la place Saint-Paul. La police prend ces rumeurs au sérieux et un périmètre de sécurité est installé autour de la place Cathédrale. Les commerces du piétonnier Vinâve d’Ile descendent leurs volets.

Ces rumeurs suscitent des scènes de panique et des crises de larmes. Chacun cherche à donner des nouvelles ou s’enquérir de la santé d’un proche et les réseaux mobiles sont surchargés. Dans la ville que certains qualifient comme étant « en état de siège », on observe un bal incessant d’ambulances qui proviennent de toute la région, mais aussi de Maastricht (Pays-Bas) et de Namur.

Très vite, la police identifie l’auteur et confirme qu’il s’agit d’un acte isolé, qui ne s’est déroulé que sur la place Saint-Lambert. Nordine Amrani, 33 ans, avait été condamné à 58 mois de prison en septembre 2008. Un an plus tôt, suite à une dénonciation anonyme, les enquêteurs avaient découvert à son domicile 2.800 plants de cannabis, une dizaine d’armes et la bagatelle de 9.500 pièces d’armes en tous genres.

Mardi, il devait se rendre à une convocation de la police. Il ne s’est jamais rendu à son rendez-vous et s’est donné la mort après avoir donc provoqué un carnage au coeur de Liège.

Attentat de Liège : 14 personnes hospitalisées au CHU et aux Bruyères

Une personne est actuellement hospitalisée dans un état critique au CHU du Sart-Tilman, à la suite de l’attaque survenue dans le centre de Liège, a indiqué Vincent D’Orio, chef du service des urgences du CHU. La victime, un jeune homme de 20 ans, souffre d’un traumatisme crânien grave.

Trois personnes souffrant de traumatismes abdominaux ont été admises. Leur état de santé est désormais sous contrôle. Dix autres personnes ont été admises dans les deux hôpitaux pour des impacts dus à des corps étrangers périphériques.

Ces quatorze personnes, âgées entre 18 et 22 ans, essentiellement originaires de la Hesbaye (Crisnée, Oreye), mais également de Wanze et Andenne, restent hospitalisées. Pour la plupart d’entre elles, l’observation durera 24 heures, les services de secours craignant des complications respiratoires en raison de l’exposition au souffle de l’explosion.

Un numéro d’urgence pour le CHU a été mis en place. Il s’agit du 04/366.84.00.

Attentat de Liège : « Les victimes sont des étudiants sortant de leurs examens »

Deux des victimes, âgées de 15 et 17 ans, sont des étudiants qui sortaient de leurs examens, a commenté le bourgmestre liégeois, Willy Demeyer, après l’attentat. Le bourgmestre précise qu’il s’agit bien « d’un acte isolé qui a semé la désolation au coeur de la Ville ». Willy Demeyer, qui se dit très marqué par les faits, dit qu’il va « maintenant veiller à ce que les choses rentrent dans l’ordre » pour que « la ville puisse recommencer à fonctionner ».

LeVif.be, avec Belga

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