Alain Destexhe (MR). © Belga

ASBL belge pour légitimer les élections en Azerbaïdjan : Destexhe dément toute implication

Le député bruxellois et sénateur Alain Destexhe (MR) a démenti mardi matin, via l’agence Belga, toute implication dans la gestion de l’asbl European Academy for Elections Observation dont il reconnaît avoir contribué à la création.

Disant en avoir démissionné en 2015 sans y avoir touché de rémunération, M. Destexhe a ajouté avoir récemment rédigé un rapport très critique sur la situation des droits de l’homme en Azerbaijan, voté à l’unanimité par la commission juridique du Conseil de l’Europe. Selon le porte-parole du MR, M. Destexhe sera invité à donner des explications au conseil de conciliation et d’arbitrage du parti. Le Mouvement Réformateur n’était pas au courant de l’existence de cette association, a-t-il ajouté. Selon les quotidiens L’Echo et De Tijd, l’asbl fondée en 2010 par Alain Destexhe et l’ancien LDD et ex-député Open Vld Stef Goris a servi pendant sept ans, via ses conclusions positives, à légitimer les élections en Azerbaïdjan, pourtant critiquées par des organismes officiels comme l’OSCE. Elle était financée par des fonds azéris, via une organisation de lobbying basée en Allemagne.

« J’ai accepté de participer à la création juridique de l’ONG ‘Académie’ à la demande de mon ex-collègue et ami Stefan Goris. Je n’ai jamais été impliqué en quoi que ce soit dans la gestion de cette ONG car je lui faisais entièrement confiance. Je n’ai touché aucune rémunération. Début 2015, j’en ai démissionné », a commenté mardi matin Alain Destexhe, interrogé par l’agence Belga.

L’asbl avait, à sa création en 2010, son siège au domicile de M. Destexhe à Auderghem. Il a ensuite été transféré à son domicile ixellois après son déménagement avant d’être une dernière fois transféré au domicile de M. Joris à Tirlemont. Un acte datant de 2015 confirme pour cinq ans la nomination de M. Destexhe comme administrateur de l’association. Aucun acte ne fait état ensuite de sa démission. Toutefois, un dernier acte de juin 2017 portant nomination de nouveaux administrateurs au 16 juillet 2015 ne mentionne plus le nom du député MR parmi les administrateurs.

M. Destexhe a également indiqué être l’auteur d’un rapport très critique sur la situation des droits de l’homme en Azerbaïdjan, rédigé récemment dans le cadre du Conseil de l’Europe, rapport qui a selon lui été voté à l’unanimité par la commission juridique du même Conseil. « Depuis que je suis rapporteur, aucun pays participant aux travaux de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe n’a fait l’objet d’un rapport aussi critique. Mon rapport est totalement en phase avec celui de la commission du suivi, qui suit au jour le jour la situation en Azerbaïdjan. Celui-ci a également été voté deux jours après le mien. Les deux résolutions votées par les deux commissions sont tout aussi critiques », a souligné l’élu libéral.

Une enquête récente du quotidien britannique The Guardian avait mentionné le nom de M. Destexhe dans une enquête faisant état de la mansuétude de parlementaires de l’assemblée du Conseil de l’Europe vis-à-vis de l’Azerbaïdjan. Mardi soir, le sénateur flamand Rik Daems (Open Vld) a jugé que M. Destexhe aurait dû déclarer ses liens avec l’Azerbaïdjan.

Les rédacteurs de rapports du Conseil de l’Europe sont censés déclarer les liens qu’ils ont avec le sujet de leur rapport, ce qu’Alain Destexhe n’a pas fait dans le cas présent, selon M. Daems. Cette situation ne manquera pas de soulever des questions, selon lui.

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