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Art Brussels, le nectar de l’art

Le Vif

Délicieusement mondaine, Art Brussels s’est imposée comme la plus prestigieuse foire d’art contemporain en Belgique. La plus influente aussi. Dans un climat d’affaires, 200 galeristes proposent un éventail exceptionnel d’oeuvres phares, inédites ou tapageuses.

Trois journées dans l’effervescence la plus totale… Voilà ce nous réserve cette 32e édition de Art Brussels. Au fil des années, la foire est parvenue à se construire une réputation sur la scène internationale, tout en préservant ses particularités exclusives et son atmosphère conviviale. Cent nonante exposants de haut rang – galeries belges et étrangères – présenteront des oeuvres d’une diversité et d’une qualité inexistantes en d’autres circonstances. Une sélection particulièrement stimulante… Euphorisante !
Vu sa notoriété, exposer à Art Brussels est un privilège réservé aux enseignes les plus renommées. La foire reçoit bien au-delà de 400 candidatures dont elle retient moins de la moitié. Professionnalisme et enthousiasme ne suffisent plus. Encore faut-il être sélectionné par son comité d’une infaillible sévérité composé des pontes du métiers : des galeristes nationaux et internationaux qui n’ont plus rien à prouver (Albert Baronian, Pilar Corrias, Nathalie Obadia, Rodolphe Janssen…) et la directrice artistique de la foire, Katerina Gregos. Et si les places sont si « chères » (au sens propre comme au figuré), c’est parce que la foire enregistre chaque année un grand nombre de ventes atteignant des montants exorbitants. Pour les grandes maisons, l’événement est immanquable : c’est là que se joue, en un espace-temps record, l’essentiel de leur chiffre d’affaires annuel.

Ce rendez-vous draine, en effet, les plus grands collectionneurs. Des acheteurs ultrapuissants que les marchands ne rencontreraient autrement. Les ventes ne se concrétisent pas forcément dans le stand mais les contacts établis promettent des visites engageantes en galerie et conditionnent favorablement la suite.

Pour l’amateur, le curieux ou le collectionneur, Art Brussels permet de se former l’oeil, de décrypter les oeuvres, de détecter les tendances, de poser des questions, de comparer… La foire demeure une plate-forme exceptionnelle alignant d’innombrables oeuvres d’art et artistes sous un même toit. Selon les chiffres des années précédentes, ils seront quelque 25 000 visiteurs à fouler les allées (dont un tiers d’étrangers).

Soucieuse de rester attractive, Art Brussels conjugue des valeurs sûres et des jeunes enseignes, offrant ainsi le meilleur des deux « mondes ». Les maisons sont ainsi réparties en différentes catégories : la section « Young » réunit des galeries confidentielles et des artistes émergents. L’occasion d’identifier et de miser sur des plasticiens dont la carrière s’amorce. On épinglera ici la galerie Clearing, Tatjana Pieters, Ricou ou encore Rossicontemporary. La section « Prime », elle, rassemble les mastodontes du marché, à l’image des enseignes Valérie Bach, Xavier Hufkens, Daniel Templon, Nadja Vilenne, Gladstone…

Les « extras »

A l’image des autres foires, Art Brussels doit faire preuve de créativité en proposant chaque année son lot de nouveautés. La première à focaliser toutes les attentions est la section intitulée « Curator’s view » : une sélection de galeries organisant une exposition de groupe thématique. Le commissariat de ces shows peut être assuré par un artiste, un curateur ou le/la galeriste en personne.

À partir de cette année, Art Brussels expose également des « portions » de collections privées. La Belgique occupe en effet un statut très spécial en la matière : elle détient le record mondial du nombre de collectionneurs par habitant. Dans son rapport annuel des 200 collectionneurs les plus actifs dans le monde, la revue ARTnews vient de recenser six collectionneurs belges. Ceux-ci sont réputés pour leur passion, leur dévouement, leur connaissance et leur expertise. Ils font toutefois preuve d’une certaine pudeur dans leur approche de l’art. Ainsi, leurs ensembles – bien que reconnus à travers le monde – ne sont pas toujours accessibles à un large public. Une dizaine de collectionneurs ont été invités à choisir une oeuvre d’art qui illustre au mieux leur personnalité et leurs préférences artistiques. Cette exposition – baptisée Portrait of the Collector as a Work of Art – génèrera en outre une discussion sur la pratique de collectionner, une passion qui constitue la raison d’être de toute foire d’art.
Cette édition 2014 met également l’accent sur les présentations individuelles dans la section « Solo ». Ces mini-shows explorent l’oeuvre d’un artiste – émergent ou établi – de manière plus approfondie ou avec plus d’envergure. Autre temps fort, le Pirelli Prize récompensera, pour la deuxième année consécutive, la meilleure présentation solo d’un chèque de 10 000 euros. Enfin, conformément à son engagement de mettre en évidence Bruxelles en tant que ville d’art, la foire a invité Jimmy Kets – photographe installé à Bruxelles – à prendre une série de clichés qui captent parfaitement le charme décalé et le caractère singulier de notre capitale.

OFF… course !

En marge de la programmation officielle, des événements satellites fleurissent à travers la ville… transformant Bruxelles en véritable capitale internationale de l’art. La plus importante de ces initiatives est la OFF. Les mauvaises langues diront que cela ressemble au Salon des refusés. Il n’en est rien. Cette foire alternative, résolument tournée vers les jeunes, réunit tout simplement d’autres acteurs du marché de l’art : 46 galeries et 190 artistes faisant la part belle aux découvertes. On y rencontre des enseignes belges mais aussi des galeries venues d’Italie, de France, du Japon… curieuses de se frotter au public belge. Cette 3e édition de la Off Contemporary Art Fair Brussels se déroulera du 25 au 28 avril à Tour & Taxis.

Autre passage obligé, l’exposition Textile Languages. Grande dame de l’art contemporain, Nathalie Guiot – collectionneuse, journaliste et éditrice française – ouvre sa maison Corbiau à Uccle où elle présente dix-huit artistes de la scène émergente internationale autour de la pensée d’Anni Albers, professeur du Bauhaus et pionnière de l’art textile. À découvrir uniquement pendant Art Brussels.

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