Willy Borsus

Armes belges au Yémen: Borsus promet une réaction immédiate si un non-respect des règles devait être confirmé

Le Vif

Le ministre-président wallon Willy Borsus a demandé à son administration un « examen approfondi » des éléments parus mardi dans la presse sur l’utilisation d’armes wallonnes dans le conflit au Yémen.

« Si des éléments de non-respect des règles devaient être validés, je prendrais immédiatement toutes les dispositions que le décret wallon permet », a-t-il assuré dans une réaction à Belga. « Je prendrai attitude dès réception » du rapport de l’administration, a insisté M. Borsus (MR).

Mardi matin, #BelgianArms, une collaboration entre la maison de presse indépendante Lighthouse Reports, la plateforme de recherche Bellingcat, la VRT, Knack et Le Soir, a publié le résultat de ses recherches. Selon elles, l’Arabie saoudite fait usage d’armes wallonnes et de technologies militaires flamandes pour ses opérations terrestres ou aériennes au Yémen.

Concernant les éléments cités dans l’article, M. Borsus note que pour l’Arabie Saoudite, seules les licences destinées à la garde royale et à la garde nationale étaient accordées. Aucune ne l’a été pour la Défense nationale. Et à la suite de l’affaire Khashoggi, la Wallonie n’a plus octroyé de licences à l’Arabie, en ce compris à la garde royale et à la garde nationale, soit depuis le 2 octobre 2018.

Concernant les éléments de l’article relatifs au Mexique, le gouvernement Borsus a octroyé depuis sa prise de fonction deux licences vers ce pays, relatives à des armes de calibre Five-Seven. Il s’agit de pièces détachées, pour une valeur totale de moins de 800 euros, et uniquement vers des organes d’État, selon le locataire de l’Elysette.

Pour le Barheïn, des licences de 2011 et 2015 sont évoquées. Entré en fonction en juillet 2017, M. Borsus dit n’en avoir pas connaissance.

Il fait par ailleurs observer que les licences ont une valeur faciale de 18 mois. « Donc elles continuent à produire des effets après l’octroi ». En fin de semaine dernière, la présence d’un cargo saoudien dans le port d’Anvers a fait redouter à des ONG de nouveaux chargements d’armes vers le royaume d’Arabie. Deux d’entre elles ont annoncé mardi porter plainte contre les entreprises qui auraient exporté illégalement.

Pour le chef du gouvernement régional, la législation wallonne est plus stricte que la plupart des législations d’autres pays.

« Je signale par ailleurs que j’ai demandé dès 2017 aux entreprises wallonnes actives dans l’armement de diversifier leurs activités endéans un délai de cinq ans. »

Concernant les demandes d’embargo ou de moratoire, « la Wallonie sera favorable à toute démarche restrictive dès l’instant où elle est organisée au niveau européen », confirme une nouvelle fois Willy Borsus.

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