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Armée : pourquoi le colonel Gennart pilonne

Son départ anticipé à la retraite accepté, le colonel Gennart a aussitôt réglé ses comptes avec l’armée. Non sans fracas.

L’état-major n’appréciait pas outre mesure l’attitude jugée « perso » du patron de Florennes, qui se passait souvent du feu vert de ses supérieurs quand il organisait des shows, rallyes et autres événements sur « sa » base. Poussé dehors, presque parti (il quitte son poste en décembre), Gennart est sorti de sa réserve pour déplorer la « flamandisation » de l’armée, assurant que « les francophones n’y ont plus rien à dire ». Il constate que les cinq chefs de la Force aérienne sont désormais des Flamands et dénonce les pressions subies.

« Le colonel s’attend surtout à ce que la Défense soit soumise, dès l’année prochaine, à de nouveaux efforts budgétaires et est persuadé que la Force aérienne sera alors dans le collimateur des décideurs », assure un officier. Aucune réflexion n’a, il est vrai, été engagée sur le remplacement des F16, opérationnels jusqu’en 2025. Le transport aérien militaire étant considéré comme une priorité nationale, la flotte belge d’avions de chasse, elle, apparaît de plus en plus comme un luxe. D’où les menaces qui pèseraient sur Florennes, l’une des deux bases de F16, avec Kleine-Brogel, en Limbourg ( le ministre De Crem CD&V) a démenti les propos alarmistes du colonel Gennar sur Florennes, assurant qu’un investissement de 4 millions y est prévu).

Quant à la Force terrestre, colonne vertébrale de l’armée, elle risque moins d’être ciblée. D’autant que le chef de la Défense (CHOD), le général Charles-Henri Delcourt, est issu de cette Force. Il a succédé au général Van Daele, un aviateur. « C’est donc au tour des  »bleus » d’en baver », glisse une source au sein de l’armée.

O.R.

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