En mars 2019, un char du carnaval d'Alost, inscrit au patrimoine culturel immatériel de l'humanité, associait des juifs orthodoxes à des sacs d'or. L'Unesco a dénoncé une représentation antisémite et a appelé les autorités belges à réagir. On attend toujours. © DR

Après la controverse antisémite, le carnaval d’Alost débute sous le regard international

Les Alostois se préparent à vivre une édition tumultueuse de leur carnaval. L’événement bénéficie ce dimanche d’une très grande attention internationale, après les dérapages antisémites de l’an dernier qui lui ont coûté sa reconnaissance par l’Unesco. Des rafales de vent attendues jusqu’à 100 km/h pourraient par ailleurs perturber la fête.

Des médias du monde entier sont attendus dimanche dans la cité des oignons. Le cortège et ses messages traditionnellement provocateurs seront suivis de près. Le char qui a suscité la polémique, sur lequel étaient visibles des personnages aux nez crochus entourés de sacs d’or, sera bien de la partie, selon les informations du Laatste Nieuws. Plusieurs groupes ont travaillé sur le thème de la censure.

Les « Vismooil’n », responsables du char controversé l’an dernier, ont choisi comme thème « Alost hors-la-loi ». Ils ont, comme cela arrive régulièrement, transmis leur oeuvre à une autre compagnie, les « Zwiejtollekes ». Ses membres porteront une cible de tir sur leur costume.

La société « Lossendeirdeveirdeirdeir » proposera elle le « tribunal d’Alost » et annonce déjà que juifs, musulmans et catholiques seront visés. Dans le viseur d’autres groupes se trouveront notamment les jeunes pour le climat, les familles nombreuses d’origine étrangère ou encore les personnes transgenres.

Malgré la polémique de l’an dernier, le bourgmestre alostois Christoph D’Haese (N-VA) a répété que le carnaval ne devait souffrir d’aucune interdiction. Une intervention n’aurait lieu que si des participants affichaient des images profondément irrespectueuses pour la nature humaine, a-t-il précisé.

L’événement avait été reconnu par l’Unesco en 2010. L’organisation des Nations Unies avait déjà dû rappeler le carnaval à l’ordre en 2013, après l’apparition d’officiers SS sur un char dépeignant la N-VA. Des symboles nazis avaient encore été dénoncés en 2018.

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