Bart De Wever © BELGA/Dirk Waem

Anvers: les négociations démarrent avec l’éjection du partenaire actuel

A Anvers, les pourparlers pour une coalition progressent enfin. La N-VA tente de parvenir à un accord avec le SP.A (les socialistes) et l’Open VLD (les libéraux) . Le partenaire actuel de la coalition, CD&V, est donc éjecté de l’équation.

Le sp.a compte développer une approche « critique objective » lors de ces négociations. La tête de liste sp.a Jinnih Beels a d’ores et déjà concédé que les discussions ne seraient pas faciles. « Nous ne voulons pas expliquer à nos enfants que nous n’avons pas essayé » a-t-elle expliqué, précisant que son parti voulait se saisir de l’opportunité pour mettre un accent « social et durable autant que possible « , alors que les défis pour la plus grande ville de Flandre « sont grands ».

Les priorités socialistes sont la mobilité, la gestion sociale, le logement, l’enseignement, et la société, principalement la lutte contre les vendeurs de sommeil et davantage d’espace pour les piétons et cyclistes.

Philippe De Backer, tête de liste Open Vld a confirmé que son parti rejoignait la table des négociations lundi soir avec les socialistes et les nationalistes. « L’Open Vld prend ses responsabilités (…) Nous allons faire de notre mieux pour parvenir à une gestion cohérente, positive et stable pour l’avenir d’Anvers en mettant toujours en premier ses habitants ».

Le parti n’apporte que deux sièges pour la formation d’un conseil communal, le résultat d’une popularité en berne depuis six ans. Néanmoins, les libéraux étaient les partenaires préférés de la première formation sortie des urnes, la N-VA, en raison de la proximité de leurs programmes respectifs.

En dépit de passe d’armes pré-électorales entre MM. De Backer et De Wever, le libéral a précisé que des contacts « ouverts et constructifs » avaient eu lieu entre les deux hommes, suggérant « une marge pour des solutions créatives et efficaces pour Anvers ».

Groen déplore l’absence de « changement de cap » à Anvers, le CD&V « surpris »

La section anversoise de Groen ne voit pas de « changement de tendance » dans la note du bourgmestre d’Anvers Bart De Wever (N-VA) par rapport à sa politique actuelle. « A aucun moment il n’a été question d’une réelle tentative de faire un pas vers Groen avec des concessions sur le plan du contenu », estime Wouter Van Besien. De son côté, Kris Peeters, tête de liste CD&V, se dit mardi « très surpris » du choix de partenaires posé par le maïeur de la Métropole. Le chef de file de Groen soutient quant à lui que son parti a été mandaté par les électeurs pour amener du changement dans la politique locale anversoise. « Un changement de cap était nécessaire en matière de qualité de l’air, d’accessibilité au logement, d’égalité des chances », ajoute Wouter Van Besien.

Anvers: les négociations démarrent avec l'éjection du partenaire actuel
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« Le soir des élections, Bart De Wever a parlé de collaboration. Curieux de voir ce que cela signifiait et comment Groen pouvait prendre ses responsabilités, nous avons accepté de discuter. Mais Bart De Wever n’a jamais montré ses cartes. Lors du dernier entretien, il nous a présenté un texte dans lequel il n’y avait aucune rupture. »

Wouter Van Besien précise que la note ne comprenait par exemple pas de plan de circulation, la politique de stationnement restait inchangée et l’interdiction d’arborer tout signe religieux pour le personnel communal était en outre maintenue.

« Nos électeurs souhaitent une ville à l’air pur, où chacun peut être soi-même et où personne n’est discriminé. Ce nouveau conseil communal ne s’en souciera pas », conclut-il.

Kris Peeters a également réagi sur Radio 2 mardi. « Je ne m’attendais pas à cela. » La tête de liste CD&V a reçu un coup de téléphone lundi soir de Bart De Wever l’informant qu’il négociait avec le sp.a et l’Open Vld. « Nous avions discuté de notre programme et j’avais l’impression que ce ne serait pas simple avec une courte majorité, mais que cela pouvait aussi apporter une nouvelle dynamique. » « De Wever devait faire un choix et il l’a fait », poursuit M. Peeters. « Ce n’est pas très agréable d’être ainsi relégué dans l’opposition mais c’est la démocratie. Nous tiendrons ce rôle de manière constructive dans l’intérêt de tous les Anversois. »

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