Ambitions climatiques: pour Jean-Luc Crucke, la position de la N-VA « doit changer »

Contrairement au ministre-président flamand, le ministre wallon du Climat, Jean-Luc Crucke (MR), soutient sans réserve les ambitions climatiques de Charles Michel, exprimées en marge du sommet européen de Sibiu (Roumanie).

« Nous nous réjouissons que la Belgique rejoigne le groupe des États membres de l’UE les plus ambitieux en matière de climat », a-t-il affirmé en regrettant l’attitude de la N-VA sur le sujet.

« Nous ne comprenons pas la position de la N-VA. La Flandre est quand même la Région la plus exposée à la montée des eaux et à la sécheresse, qui y sévit déjà alors que l’été n’a pas encore débuté. Par ailleurs, les entreprises belges, et notamment celles installées en Flandre, nous demandent un cadre clair pour favoriser les investissements. Vouloir freiner cette transition alors que des milliers de scientifiques nous appellent à faire le contraire crée de l’insécurité et est contre-productif », a souligné Jean-Luc Crucke.

« Il a été difficile de travailler sur la question de l’ambition avec la N-VA ces cinq dernières années car elle cherche systématiquement à réduire au maximum l’ambition au niveau européen. Cela nous a conduits à des positionnements proches de ceux des anciens pays de l’Est – dont l’électricité est encore produite au charbon -, alors que nos pays voisins sont eux dans une dynamique positive. Cela doit changer », a-t-il ajouté.

Au sommet européen de Sibiu, les dirigeants de huit pays de l’UE (Belgique, Danemark, Espagne, France, Luxembourg, Pays-Bas, Portugal, Suède et Lettonie) ont lancé un appel commun pour « agir maintenant » contre le réchauffement climatique.

« Du fait de son importance fondamentale pour l’avenir de l’Europe, comme défi et comme opportunité, la lutte contre le changement climatique doit être la clef de voûte de l’agenda stratégique européen pour la période 2019-2024 », affirme notamment le texte signé par ces dirigeants. Il appelle l’UE à respecter l’objectif « d’atteindre zéro émission de gaz à effet de serre net d’ici 2050 au plus tard » en proposant d’inscrire cette ambition à l’ordre du jour du sommet européen de fin juin à Bruxelles.

« En Wallonie, le décret Climat fixe déjà un objectif de réduction des émissions à l’horizon 2050 de -95%, soit quasiment la neutralité carbone. Nous nous inscrivons donc dans la même dynamique ».

Le militantisme climatique de la part du Premier ministre démissionnaire a été mal pris par Geert Bourgeois, le ministre-président flamand, également tête de liste N-VA pour les élections européennes du 26 mai. Selon lui, « ce n’est pas à un gouvernement en affaires courantes d’engager les prochains gouvernements – sur cette question, ndlr -, sans la moindre concertation avec les entités fédérées les plus importantes. »

Contenu partenaire