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Afsca: la fin des plaintes anonymes

Le Vif

La député fédérale Catherine Fonck (cdH) souhaite supprimer la possibilité de déposer plainte anonymement auprès de l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (Afsca), rapporte jeudi les journaux de L’Avenir.

En juin dernier, une centaine de tartes au maton artisanales étaient détruites à Ellezelles par des contrôleurs de l’Afsca, sur base d’une plainte anonyme, un acte qui a suscité de nombreuses réactions.

Pour la députée Catherine Fonck, le système doit être reformé à la base en supprimant la possibilité de déposer des plaintes anonymes auprès de l’Afsca. « La sécurité alimentaire étant une priorité, la nécessité de ce point de contact n’est plus à démontrer, mais malheureusement dans certains cas, cet outil est utilisé à mauvais escient: pour dénigrer un concurrent par exemple ou nuire à une festivité locale. C’est pourquoi il est important d’obliger à déposer des plaintes nominatives, comme c’est d’ailleurs le cas dans les autres institutions. Cela ne veut bien entendu pas dire que les noms seront divulgués, ils resteront confidentiels au sein de l’Agence », explique-t-elle.

La députée va déposer une proposition de loi en ce sens dans les prochains jours et espère ainsi limiter les plaintes diffamatoires. « En 2012, le point de contact a reçu 4.328 plaintes de consommateurs. 2.287 se sont révélées non-fondées. Ca fait plus de 50 pc ! Cela laisse un sérieux doute sur les motivations réelles de ces personnes qui portent plaintes. (…) Je crois que cela dissuadera déjà un certain nombre de malveillances qui donnent lieux à des drames, comme à Ellezelles. Même si, dans ce cas-là, il y a également eu un abus de droit de la part des contrôleurs qui lui aussi ne doit plus être permis à l’avenir. »

Au sein de l’Afsca pourtant, la possibilité de déposer plainte anonymement est vivement défendue. « C’est faire preuve de naïveté de penser que supprimer cette possibilité constituera une avancée. Qu’adviendra-t-il le jour où un courrier anonyme dénoncera un risque potentiel pour la santé publique, ou un cas de maltraitance animale, où l’Afsca ne contrôlera pas et où un drame surviendra? (…) C’est pour cette raison que nous effectuons systématiquement un contrôle », explique le porte-parole de l’Agence, Jean-Paul Denuit. Il ajoute que les contrôleurs savent repérer les cas « non-fondés ».

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