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Accord du participe passé: la Belgique ne réformera pas seule

Le Vif

Les autorités de la Belgique francophone ne réformeront l’accord du participe passé qu’à condition que cela se fasse « dans un cadre international », a annoncé un responsable de la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB), entité compétente sur ces questions.

« Il n’y a pas d’intention à court terme de travailler sur cette question-là », a déclaré Eric Etienne, porte-parole de la ministre de l’Education, Marie-Martine Schyns. Et surtout, a-t-il ajouté, « avancer là-dessus devrait se faire dans un cadre international, sinon ça n’a pas beaucoup de sens ».

Le débat a resurgi en France ces derniers jours sur la simplification de l’accord du participe passé, avec la médiatisation du travail de deux anciens professeurs belges qui militent pour une telle réforme. Ces derniers, Jérôme Piron et Arnaud Hoedt, ont adapté en spectacle le sujet d’un livre récemment coécrit pour dénoncer les difficultés de l’orthographe française, « vrai casse-tête » selon eux.

Ils ciblent en particulier l’accord du participe passé et souhaiteraient le voir devenir invariable en cas d’emploi avec l’auxiliaire avoir (ce qui donnerait par exemple « les crêpes que j’ai mangé »). Actuellement le participé passé s’accorde avec le complément d’objet direct lorsque celui-ci est placé avant l’auxiliaire (« Les crêpes que j’ai mangées »).

En Belgique le Conseil de la langue française et de la politique linguistique, qui dépend du gouvernement de la FWB, avait émis dans son bilan de l’année 2015 un avis suggérant de réformer en profondeur l’accord du participe passé. Et trois ans plus tard, Jean-Marie Klinkenberg, le linguiste belge qui préside ce conseil, continue de plaider pour ce qu’il considère relever du « respect du citoyen ». « On souhaite une réforme parce qu’il est impossible d’expliquer intelligemment pourquoi cet accord (changeant avec l’auxiliaire avoir) », a déclaré M. Klinkenberg samedi sur la RTBF. « La langue c’est notre principale instrument pour nous situer dans la société, pour avancer (…). Il faut que chaque citoyen puisse se sentir chez lui dans sa langue. Tout ce qui l’infantilise et le fragilise on doit le corriger », a soutenu l’universitaire.

Du côté de la FWB (anciennement appelée Communauté française), on souligne que « rien n’est prévu concernant ce domaine dans le programme des réformes en cours ». Mais, poursuit Eric Etienne, « ça ne veut pas dire que les ministres (de l’Education, Mme Schyns, et de la Culture, Alda Gréoli) y sont opposées sur le fond ».

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