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Accident de train à Wetteren : la situation n’est pas encore stabilisée

Le Vif

« Nous ne sommes pas encore dans une situation stabilisée », a souligné mardi la ministre de l’Intérieur, Joëlle Milquet, devant la Commission « sécurité du rail » de la Chambre à propos de l’accident de train qui s’est produit à Schellebelle.

Interrogée par de nombreux parlementaires, la ministre a insisté sur les contrôles qui devaient encore avoir lieu. De même, le sort des wagons qui ont pris feu et qui contenaient de l’acrylonitrile n’a pas encore été réglé. Ceux-ci pourront soit être brûlés, soit être pompés, soit encore être évacués. De toute manière, Mme Milquet ne s’attend pas à ce que les voies soient libérées avant 15 jours ou trois semaines.

Des questions ont été posées sur la mise en oeuvre du plan d’urgence et les décisions qui ont été prises, notamment le fait d’asperger les wagons qui a mené à une pollution de l’eau. L’urgence était au refroidissement des wagons, a souligné la ministre, afin de maîtriser le feu. Si une explosion s’était produite, une véritable catastrophe aux conséquences beaucoup plus graves aurait eu lieu.

« Nous devons voir aussi ce que nous avons pu éviter, peut-être des dizaines de morts », a-t-elle averti.

Quant à la communication des autorités, et particulièrement du gouverneur, mise en cause par plusieurs parlementaires, elle était à l’image de la situation de crise, a fait remarquer Mme Milquet. « Ce n’est facile pour personne de tout prévoir dans une catastrophe. Immanquablement, les choses bougent et la communication évolue ».

La ministre a salué le travail des membres des services de secours, dont certains sont à pied d’oeuvre depuis samedi. Ses collègues des Entreprises publiques et de la Mobilité, Jean-Pascal Labille et Melchior Wathelet, ont fait de même à propos d’Infrabel et de la façon dont l’information a été transmise dès que l’accident s’est produit.

Le train, roulant sous licence de B-Logistics pour le compte de DB Schenker Rail Nederland et conduit par un chauffeur néerlandais, a déraillé à 1h56. Une minute après, le service « Traffic Control » a averti les secours Schellebelle et, moins d’un quart d’heure après, SNCB Group a transmis le contenu des wagons et leur place dans le convoi. Les secours sont arrivés quant à eux à 2h12. A 2h49, les maisons situées dans un premier périmètre étaient toutes évacuées. Un second périmètre d’évacuation a ensuite été mis en place vu l’ampleur du sinistre.

Trois enquêtes sont en cours à propos de l’accident. MM. Labille et Wathelet n’ont donc pas voulu s’avancer sur l’origine de celui-ci. Ils ont toutefois signalé que l’aiguillage un temps mis en cause datait de 2004 et que son dernier entretien remontait au mois de février. Ils ont aussi contesté tout problème de formation ou d’expérience dans le chef du chauffeur, de même que de certification dans le chef de l’opérateur.

Plusieurs députés se sont demandés comment un tel événement avait pu se produire, un an après l’accident de Godinne, impliquant lui aussi des wagons qui transportaient des substances dangereuses.

Des arrêtés ministériels ont été rédigés à la suite de cet accident, prévoyant des mesures de sécurité particulières (éloignement des wagons, place des wagons dans le convoi, etc.), a expliqué M. Wathelet. Ils ont été soumis à la Commission européenne et à l’Organisation intergouvernementale pour les transports internationaux ferroviaires (OTIF) au mois de juillet mais n’ont pas reçu le feu vert de ces deux instances. Au mois de décembre, celles-ci ont fait savoir qu’elles attendaient les résultats de l’enquête ouverte après l’accident. Selon la Commission, les mesures prévues provoqueront en outre l’augmentation des opérations de triage, qui sont elles-mêmes sources de danger.

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