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Accident de train à Saint-Georges-Sur-Meuse: « trop tôt pour tirer des conclusions », selon Bellot

Le ministre de la Mobilité, François Bellot, a prévenu qu’il était encore trop tôt pour tirer la moindre conclusion, après l’accident ferroviaire qui est survenu dimanche soir à Saint-Georges-sur-Meuse en province de Liège. « Les rumeurs quant aux éventuels manquements de la SNCB et d’Infrabel ne sont que des spéculations », a-t-il par ailleurs déclaré à l’issue de la visite du roi Philippe sur les lieux de la collision.

« Tous les moyens financiers qui avaient été alloués en 2011-2012 à la mise en place des systèmes de sécurité TBL1+ et ETCS (European Train Control System) ont bien été consacrés (ou le seront), a insisté François Bellot.

Le ministre de la Mobilité a également souligné qu’il faudra attendre les conclusions de l’enquête pour estimer si de nouvelles démarches dans ce domaine doivent être engagées. Le ministre libéral a indiqué que quatre acteurs sont en charge de l’enquête, à savoir le procureur du roi, l’organe d’enquête du SPF Mobilité, la SNCB et Infrabel.

Différentes hypothèses sont plausibles pour expliquer l’accident. L’impact de la foudre qui a frappé les installations électriques quelques heures avant la collision a notamment été mentionné. Le gestionnaire de l’infrastructure ferroviaire Infrabel a fait savoir que la boîte noire du train de passagers pourra être utilisée afin de déterminer les circonstances de l’accident. Il n’a par contre pas été précisé si celle-ci avait déjà été retrouvée.

Les ministres Bellot et Borsus entendus en commission de l’Infrastructure mercredi

La commission de l’Infrastructure de la Chambre entendra mercredi après-midi les ministres fédéraux de la Mobilité, François Bellot, et exerçant la tutelle sur le Service de Sécurité et d’Interopérabilité des Chemins de Fer (SSICF), Willy Borsus, à la suite de l’accident ferroviaire à Saint-Georges-sur-Meuse, a annoncé la présidente Karine Lalieux (PS).

Le SSICF est l’autorité nationale de sécurité des chemins de fer en Belgique. Il appartient par ailleurs à l’Organisme d’enquête sur les accidents et incidents ferroviaires, également sous la tutelle de M. Borsus, de mener une enquête sur l’accident survenu dimanche.

Chronologie de l’accident

Voici une chronologie des faits qui se sont produits lors et après l’accident ferroviaire survenu dimanche soir à Saint-Georges-sur-Meuse, en région liégeoise.

– 20h00: La SNCB annonce sur Twitter que la signalisation est dérangée sur la ligne 25 entre Engis et Amay, le trafic est perturbé. A 21h30, elle tweete que la situation est rétablie.

– 23h03: Un train de passagers entre en collision avec un train de marchandises à Hermalle-sous-Huy, à la frontière entre Saint-Georges-sur-Meuse et Engis.

– 23h30: Le plan de catastrophe provincial est lancé. Cela permet l’intervention de la Croix-Rouge. Au total, une trentaine de secouristes de la Croix-Rouge et cinq membres de l’aide psychosociale auront été dépêchés sur place.

23h45: Infrabel communique pour la première fois. Le porte-parole Frédéric Sacré indique qu’il pourrait y avoir des blessés.

00h08: Les services de secours locaux sont sur place. Les pompiers et la police de Liège sont appelés en renfort.

00h20: Selon les premières constatations, les deux trains roulaient sur la même voie et le train de passagers est entré en collision avec l’arrière du train de marchandises.

01h15: Un centre de crise est établi dans le commissariat de police de la commune d’Amay, proche du lieu de l’accident.

01h26: Selon le bourgmestre de Saint-Georges-sur-Meuse, Francis Dejon, trois personnes ont perdu la vie et une quarantaine sont blessées. Les victimes ont été emmenées à l’abbaye de Flône. Infrabel ajoute que deux wagons du train de passagers ont déraillé. Il précise que, plus tôt dans la journée, la foudre a frappé les installations électriques de la ligne. Sur place, plus tard dans la matinée, il confirmera qu’un wagon du train de marchandises a également déraillé.

03h30: Le centre de crise ferme ses portes, « ce qui devait être fait ayant été fait » signale Francis Dejon.

04h00: 27 blessés ont été soignés sur place, 9 ont été emmenés dans les hôpitaux de la région. Parmi eux, certains sont grièvement blessés. Le bilan provisoire s’établit toujours à trois personnes décédées. Le parquet est descendu sur place pour enquêter sur les circonstances de la collision.

05h25: Le train de marchandises ne transportait pas de substance dangereuse mais des pierres issues d’une carrière proche, précise Francis Dejon.

06h20: Le trafic ferroviaire reste interrompu entre Flémalle-Haute et Huy sur la ligne qui relie Namur à Liège. La SNCB craint que les perturbations ne durent toute la journée. Des navettes de bus ont été mises en place.

08h00: Une enquête judiciaire a été ouverte pour coups et blessures involontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Un hélicoptère survole les lieux de la catastrophe pour prendre des images.

08h30: L’agence du rail européen ERA, créée par les états membres de l’Union européenne pour échanger leur expertise ferroviaire, se dit prête à fournir son aide dans la gestion des séquelles de l’accident.

09h00: Les victimes décédées seraient un conducteur de train et deux passagers. Le gestionnaire de l’infrastructure Infrabel attend l’accord du parquet pour évacuer les wagons déraillés.

10h55: La SNCB confirme que le train de passagers était équipé d’un système de freinage automatique TBL1+. Celui-ci doit empêcher un train de franchir un feu rouge.

11h15: Deux blessés ont pu quitter l’hôpital. Une des victimes toujours hospitalisées est un homme de 26 ans, devenu paraplégique à la suite de l’accident. Il attend une opération du dos.

11h30: Plusieurs hypothèses subsistent pour expliquer l’accident telles que la foudre qui a frappé les installations électriques quelques heures avant l’accident ou le brouillard. Un problème avec le système de freinage TBL1+ ou avec la signalisation n’est pas écarté. L’enquête est complexe et va encore prendre du temps, signale Infrabel.

13h25: Dix personnes ont été emmenées à l’hôpital après l’accident. Cinq d’entre elles ont pu retourner chez elles, les autres sont encore hospitalisées mais leurs jours ne sont pas en danger.

14h00: Le Roi, le Premier ministre Charles Michel, le ministre-président wallon Paul Magnette, le gouverneur de la province de Liège Hervé Jamar, le bourgmestre d’Amay Jean-Michel Javaux, le bourgmestre de Saint-Georges-sur-Meuse Francis Dejon et les CEO Jo Cornu (SNCB) et Luc Lallemand (Infrabel), se sont rendus sur les lieux de l’accident ensemble.

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