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Abus sexuels : nouvelle plainte contre des religieuses

Une nouvelle plainte relative à des abus sexuels par des religieuses a été déposée. Un homme de 63 ans, originaire du Limbourg, a déclaré mardi dans une émission sur les ondes de Radio 1 avoir été abusé dans les années 50 par des religieuses dans l’orphelinat Sint-Vincentius à Zelem (Halen), dans la province du Limbourg.

Ce témoignage est anonyme. Après toutes ces années, cette victime présumée ose enfin s’exprimer. L’homme a officiellement porté plainte lundi auprès du parquet fédéral, qui coordonne le traitement des plaintes sur les abus sexuels au sein de l’Eglise. Les autorités judiciaires prennent cette plainte au sérieux et ont ouvert une enquête préliminaire.

La victime présumée fut placée, après la mort de son père, à 5 ans et jusqu’à ses 12 ans, dans l’orphelinat Sint-Vincentius qui aujourd’hui n’existe plus et est devenu depuis un centre de service d’aide à la jeunesse. Le plaignant affirme avoir été abusé à partir de ses 10 ans.

« Je dormais dans une chambre avec quarante autres garçons. Il y avait deux chambrettes où dormaient deux soeurs qui se servaient de nous », a témoigné l’homme. « Nous devions placer nos mains sous les couvertures entre les jambes et nous devions parvenir jusqu’à leurs seins. »

Des garçons devaient se rendre nus via un couloir vers les douches où ils subissaient des attouchements de la part de soeurs. Au plus les garçons étaient âgés, au plus ils étaient appréciés des religieuses. Même les adolescents de seize ans auraient été encore victimes d’abus. Le plaignant a finalement parlé des faits à sa mère. Celle-ci s’est rendue fin des années 50 à la police, sans résultat.

Les religieuses réagissent avec stupéfaction

Les religieuses se disent profondément choquées et stupéfaites par les informations faisant état d’abus sexuels au sein de l’ancien orphelinat Stella Maris dans les années 50 et 60, affirme mardi la mère supérieure Liesbeth Perneel dans la première réaction officielle des soeurs depuis le début de la médiatisation de l’affaire.

La congrégation a transféré au parquet tous les noms des religieuses qui travaillaient ou résidaient à l’époque au sein de l’institution et espère que la vérité sera faite le plus rapidement possible.

Le parquet de Courtrai a reçu, jusqu’à présent, 3 plaintes pour des abus sexuels au Stella Maris. »Nous estimons que ces faits présumés sont honteux et nous en sommes très tristes, surtout pour les victimes » », explique la soeur dans un communiqué. « Nous prenons au sérieux ces informations ».

« Nous constatons toutefois qu’il y a encore beaucoup d’imprécisions sur les noms des soeurs qui ont été repris par les médias. Ces noms sont en effet différents de ceux des religieuses qui vivaient et habitaient là à cette époque. Dans tous les cas, nous voulons que la justice puisse faire pleinement son travail », ajoute-t-elle.

Des abus aussi commis par un Père dans les années 90

Dans une lettre ouverte, une ancienne résidente de l’établissement d’aide spéciale à la jeunesse Stella Maris à Courtrai dénonce des abus commis par un Père durant les années 90. « Nous avons aussi transféré cette information au parquet », insiste Me Jan Leysen, au nom de l’association West-Vlaamse Jeugdzorg.

La dame, qui préfère garder l’anonymat, n’a elle-même pas été victime de ces abus. Mais elle déclare se souvenir qu’à l’époque, le religieux venait rendre régulièrement visite aux jeunes. « Il touchait le sexe des garçons, mettait sa main dans le pantalon des mineurs d’âge », écrit-elle.

« En tant que résidents, nous nous sommes plaints aux anciennes directrice et sous-directrice. Les accompagnateurs aussi, mais en vain. La direction et le conseil d’administration n’ont pas réagi aux abus sexuels commis par leur ami. Et le pire, c’est que l’ancienne direction est toujours actuellement au conseil d’administration de Stella Maris. »

Me Leysen réfute en partie ces déclarations. « Dès que l’ancien président du conseil d’administration a été mis au courant, le Père a été interdit d’accès à l’établissement dans les années 90 », indique-t-il.

Le Vif.be, avec Belga

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