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Abus sexuels : les évêques s’engagent à indemniser les victimes

Les évêques et les supérieurs religieux acceptent, comme le propose la Commission parlementaire « abus sexuels », de coopérer avec les experts de la Commission de suivi à la mise en place d’une forme pluridisciplinaire de procédure d’arbitrage, pour les faits prescrits dont les cours et tribunaux ne peuvent plus connaître, annonce un communiqué de la Conférence épiscopale.

Les évêques et les supérieurs religieux se disent « profondément touchés et expriment leur consternation devant les faits graves qui ont été commis par des membres du clergé et des communautés religieuses ».

Ils « reconnaissent sans détour que ces faits sont d’autant plus pénibles que leurs auteurs sont des membres de l’Église revêtus d’une autorité morale, qui auraient dû être exemplaires, par respect pour la confiance déposée en eux ».

« Conscients de leur responsabilité morale et de l’attente de la société à leur égard, les Évêques et les Supérieurs religieux s’engagent à assurer une reconnaissance des victimes et adopter des mesures réparatrices de leur souffrance. Ainsi sont-ils déterminés à rétablir les victimes dans leur dignité et à leur procurer des indemnités financières selon leurs besoins », dit encore le communiqué.

Les évêques et les supérieurs religieux acceptent dès lors, comme le propose la Commission spéciale, de coopérer avec les experts de la Commission de suivi, à la mise en place d’une forme pluridisciplinaire de procédure d’arbitrage, pour les faits prescrits dont les cours et tribunaux ne peuvent plus connaître. Il leur paraît souhaitable que les arbitres aient, en outre, la faculté d’orienter les parties vers une médiation, ajoute le communiqué.

Une rupture de ton de la part de l’Eglise


Pour Karin Lalieux (PS) qui présidait la Commission spéciale « abus sexuels », « c’est (ce lundi) une journée importante pour les victimes qui sont enfin reconnues ». Elle souligne aussi une « rupture de ton » de l’Eglise par rapport au discours qu’elle tenait jusqu’à présent.

« Je pense d’abord aux victimes. Pour elles, c’est un jour important. La prise de position des évêques et supérieurs religieux marque une rupture avec le discours que tenait l’église jusqu’à présent. Les choses sont enfin dites sans détour. L’église reconnaît sa responsabilité morale, reconnaît les victimes et accepte de réparer leurs souffrances », a commenté Mme Lalieux en réaction à l’annonce par la Conférence épiscopale qu’elle accepte une procédure d’arbitrage.

Il faudra certes juger sur les actes mais par cette prise de position, la Conférence épiscopale répond pleinement aux demandes formulées par la Commission parlementaire, a-t-elle ajouté.

Mme Lalieux a encore souligné que le parlement avait déjà désigné ses experts et que ceux-ci pourront travailler avec ceux désignés par l’église pour faire avancer les choses le plus rapidement possible.

Le Vif.be, avec Belga

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