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Abattage rituel : la Wallonie étudie le maintien d’abattoirs temporaires

Le cabinet du ministre wallon du Bien-être animal, Carlo Di Antonio, a entamé un processus de discussion, de centralisation et de cartographie de l’offre des abattoirs temporaires et fixes sur le territoire wallon à l’approche de la Fête du sacrifice à la suite de l’avis rendu par le Conseil d’Etat le 11 juin dernier, interdisant l’abattage des ovins sans étourdissement dans les établissements temporaires.

En raison de cette interdiction, la Ville de Namur a décidé de ne pas organiser d’abattage rituel. Via des discussions avec l’Exécutif des Musulmans de Belgique (EMB), les villes et les représentants d’abattoirs, le cabinet Di Antonio détermine actuellement comment répartir et réorienter les demandes vers les endroits où l’abattage sera légal.

Dans certains abattoirs temporaires, où l’étourdissement est désormais obligatoire, il est possible que le service ne soit plus fourni par manque de demandes, a-t-on précisé mardi au cabinet. Selon le Conseil d’Etat, les établissements temporaires, agréés par l’arrêté royal de 1988 relatif à certains abattages prescrits par un rite religieux, ne sont pas reconnus par la réglementation européenne et donc illégaux.

« L’abattage peut se faire dans les abattoirs temporaires avec étourdissement. Autrefois, le bien-être animal était une compétence fédérale. Dès lors, on suit la règle et on n’encourage pas à recourir à l’illégalité », précise-t-on au cabinet Di Antonio. Les trois communautés musulmanes de Namur – albanaise, turque et marocaine – ont fait savoir que si l’étourdissement de l’animal était obligatoire dans les abattoirs temporaires, ils ne souhaitaient pas que la Ville l’organise parce qu’ils n’y participeraient pas, a indiqué l’échevin de l’environnement, Alain Detry.

« Deux solutions s’offrent désormais à eux. Soit se rendre dans un abattoir agréé fixe comme celui de Charleroi, vu qu’il n’en existe pas à Namur et que celui de Ciney a écrit que rien ne serait organisé en 2015. Soit, moyennant une demande au niveau de la commune, pratiquer l’abattage rituel chez eux pour autant qu’il y ait un étourdissement de l’animal », a précisé M. Detry. Entre 350 et 400 ovins sont abattus chaque année à l’établissement temporaire, situé à Temploux et créé voici dix ans.

« Au début des années 2000, il y avait parfois des carcasses de moutons abattus clandestinement sur les voiries. C’est pour cela aussi que nous avions pris cette mesure. Ce serait dommage de revenir à une situation identique et d’avoir des soucis de propreté publique. Mais je ne peux dire si ce sera le cas cette année », a poursuivi l’échevin namurois.

La Wallonie compte plus d’une dizaine d’abattoirs fixes, selon le cabinet. L’an dernier en Wallonie, 4.309 ovins ont été déclarés abattus à l’occasion de la fête du sacrifice (ou Aïd El Kébir, qui tombe cette année le 24 septembre), dont 1.068 dans six abattoirs fixes, et 3.241 dans dix abattoirs temporaires.

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