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A la recherche d’un 8ème « oui », la balle est dans le camps du formateur

Huit partis se sont réunis vendredi à 10h15 autour du formateur, Elio Di Rupo : le PS, le sp.a, le MR, l’Open Vld, le CD&V, le cdH, Ecolo et Groen!. Wouter Beke a quitté la réunion un peu après midi.

Pour le CD&V, le formateur doit garantir qu’il y aura une majorité des deux tiers pour les neuf propositions de loi que M. Beke a élaborées quand il était négociateur royal à propos de Bruxelles-Hal-Vilvorde.

Selon Wouter Beke, ces textes, négociés avec le PS et la N-VA, sont fondés sur « un équilibre précaire » entre intérêts flamands et francophones.

Au cours de la réunion, il est toutefois apparu que le statut de ces propositions demeure peu clair, Elio Di Rupo contestant avoir donné son accord sur leur contenu, a indiqué appris à bonne source. D’après cette même source, la balle est à nouveau dans le camp du formateur.

Récapitulatif

Après le refus de la N-VA et du CD&V d’accepter sa note comme base de discussion, M. Di Rupo a présenté vendredi dernier au roi sa démission en tant que formateur. Le souverain a tenu sa démission en suspens, laissant quelques jours aux partis politiques pour réfléchir à la gravité de la situation.

Depuis, le CD&V a multiplié les déclarations tentant de montrer qu’il n’est pas « scotché » à la N-VA. Il a donné des signaux en sens divers, y compris lors de contacts informels avec différents partis.

Son président a réuni quelques journalistes mercredi pour expliquer qu’il se sentait trahi par le formateur, prétendant qu’il avait lui-même obtenu un accord sur BHV et Bruxelles lorsqu’il était négociateur royal. Ce que son parti veut, a-t-il alors martelé, c’est entre autre retrouver cet accord dans la note de base et en voir retirer certains éléments qu’il considère comme inacceptables comme les listes bilingues à Bruxelles, la circonscription fédérale ou la ratification de la convention cadre sur les minorités.

Pas de majorité des deux tiers

Jeudi, Elio Di Rupo a réuni les présidents des 7 partis qui ont accepté de négocier sur la base de sa note à savoir le PS, le MR, le cdH, Ecolo, l’Open Vld, le sp.a, et Groen! . Ils ont confirmé leur volonté de négocier mais ont aussi constaté qu’à 7 ils représentent 92 sièges sur 150. Il ont donc une confortable majorité simple mais ils n’ont pas de majorité dans le groupe linguistique flamand et n’ont pas de majorité des deux tiers nécessaire à une grande réforme de l’Etat jugée indispensable.

Le non de la N-VA ayant été très clair, ils ont donc décidé de se tourner vers le CD&V dont l’attitude est considérée comme ambiguë. Ils ont décidé de demander à ce parti de venir clarifier sa position étant entendu que la note n’est évidemment acceptable telle qu’elle pour aucun des interlocuteurs. Dans sa déclaration, Elio Di Rupo a d’ailleurs souligné que les sept partis avaient marqué leur accord pour entamer des négociations tout en redisant leur intention de venir négocier avec des amendements tant sur le volet institutionnel que socio-économique.

Dans l’après-midi, le CD&V disait qu’il acceptait « évidemment » l’invitation mais précisait qu’il ne s’agissait pas d’entrer dans une négociation.

Alors que l’optimisme ne règne pas vraiment quant aux chances de réussite de cette nouvelle phase, la vice-premier ministre PS Laurette Onkelinx se veut malgré tout optimiste.

Trois bonnes nouvelles

Interrogée sur La Première, elle a tenu a souligné qu’il y avait « trois bonnes nouvelles ». D’abord, 7 partis ont réaffirmé leur volonté de négocier. « On sentait bien cette volonté chez tous », a-t-elle dit. La deuxième bonne nouvelle est le fait que le CD&V a accepté de venir s’expliquer. Et la troisième bonne nouvelle vient du gouvernement bruxellois où « tous les partenaires, y compris la ministre CD&V Grouwels, ont réaffirmé leur volonté de poursuivre le travail ensemble et ont parlé de Bruxelles comme d’une région à part entière, certes avec des spécificités, ce qui est le cas ».

Le secrétaire d’Etat et vice-président du FDF Bernard Clerfayt a quant à lui dit à la VRT que si certains éléments de la note de Di Rupo comme la ratification de la convention-cadre sur les minorités n’était pas acceptable pour la CD&V « il y avait peut-être d’autres formes de garanties possibles pour les francophones de la périphérie ».

En tout état de cause, a dit M. Clerfayt, pour arriver à un accord, il faut s’asseoir à table et négocier. Sans cela aucune réforme de l’Etat n’est possible.

Les cartes sont maintenant dans les mains du CD&V. Personne, et certainement pas les partis flamands, n’envisagent en effet d’entamer des négociations dans une configuration de partis qui ne disposent pas de la majorité des deux tiers.

Quant à savoir ce qui se passera si le CD&V refuse de négocier n’est toujours pas clair mais la simple poursuite des affaires courantes semble difficile.

La N-VA regrette la pression mise sur le CD&V A la N-VA, on disait jeudi « regretter que les partis flamands préfèrent mettre la pression sur le CD&V plutôt que sur l’ensemble des partis francophones afin que ceux-ci acceptent les réformes profondes indispensables ».

Le parti remarque aussi qu’il n’est pas étonnant qu’il n’ait pas été invité. « Il était déjà clair à la lecture de la note du formateur que tel était son but », a-t-on dit avant d’ajouter que, de toute façon, Elio Di Rupo connaît le point de vue de la N-VA.

Les nationalistes flamands espèrent que le CD&V ne va pas se laisser convaincre de « dépanner les partis arc-en-ciel en Flandre », allusion à la coalition qui a regroupé libéraux, socialistes et Verts de 1999 à 2003.

Le Vif.be, avec Belga

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