Manifestations des agriculteurs devant la Commission européenne, le 7 septembre 2015 © Laurent Dubrule / EPA

500 millions d’euros d’aide d’urgence débloqués par la Commission européenne pour les agriculteurs

La Commission européenne a annoncé lundi qu’elle débloquait 500 millions d’euros d’aide d’urgence pour les agriculteurs, notamment les producteurs laitiers, lors d’un conseil ministériel de l’UE convoqué à Bruxelles pour répondre à la crise que traverse le monde agricole.

« La Commission va proposer que la partie la plus significative de ce paquet soit fournie à tous les Etats membres sous forme d’enveloppes pour soutenir le secteur laitier », a précisé l’exécutif bruxellois dans un communiqué. Phil Hogan, le commissaire européen chargé de l’Agriculture étant souffrant, c’est le vice-président chargé de l’Investissement, Jyrki Katainen, qui a présenté la mesure aux ministres européens de l’Agriculture. « Cette réponse montre que la Commission prend sa responsabilité envers les agriculteurs très au sérieux et qu’elle est préparée à les soutenir avec les fonds appropriés », a-t-il affirmé.

Grâce aux sommes dégagées, la Commission espère répondre au manque de liquidités auquel les agriculteurs sont confrontés, stabiliser les marchés et améliorer le fonctionnement de la chaîne de production. L’institution estime que ces moyens doivent être partagés « équitablement, de manière ciblée et efficace en fonction des Etats membres et des agriculteurs les plus touchés par les évolutions du marché ».

Alors que plusieurs Etats, dont la Belgique, réclament davantage de régulation du secteur laitier, la Commission rappelle que son approche reste basée sur la logique de marché. Elle met ainsi l’accent notamment sur l’aide au stockage privé, un mécanisme qui correspond à son approche libérale de la Politique agricole commune (PAC).

Elle s’oppose par contre au relèvement du prix d’intervention, une mesure défendue notamment par la Belgique et la France. « A un moment où s’établit clairement un déséquilibre du marché, augmenter le prix payé pour l’intervention publique ne fera rien pour restaurer l’équilibre du marché mais créerait à la place un débouché artificiel pour les produits laitiers de l’UE. Cela pèserait sur la compétitivité de l’Union pour les 10% (ou plus) de la production laitière qui doit être exportée », a souligné Jyrki Katainen.

Outre un fonctionnement amélioré pour le stockage de lait écrémé en poudre, la Commission veut mettre en place un nouveau programme pour l’aide au stockage privé de viande de porc.

La Commission va également intensifier la promotion de ses produits du terroir à l’exportation, en augmentant le budget dédié en 2016, en plus des 81 millions d’euros déjà prévus. S’appuyant sur deux accords commerciaux récents avec le Canada et le Vietnam, l’UE entend par ailleurs s’atteler à de nouveaux accords bilatéraux, soulignant que des négociations sont en cours avec le Japon et les Etats-Unis.

Malgré les embarras de circulation autour du rond-point Schuman, la réunion des ministres européens de l’Agriculture a pu commencer peu après 14h45. Willy Borsus, le ministre fédéral de l’Agriculture, y représente la Belgique. Pour le ministre fédéral de l’Agriculture, « il s’agit de mesures insuffisantes et imprécises dont l’impact sur la trésorerie des exploitations sera limité mais aussi de mesures qui, hélas, n’apportent pas de réponses structurelles à la crise agricole », a -t-il réagi.

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