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500 agents de police manifestent contre Yvan Mayeur

Quelque 500 policiers locaux bruxellois ont manifesté mardi après-midi devant l’hôtel de ville de Bruxelles contre l’attitude du bourgmestre Yvan Mayeur lors de la manifestation nationale jeudi dernier, au cours de laquelle une centaine d’agents furent blessés.

Les policiers ont rédigé une lettre ouverte pour exprimer leur déception et leur indignation pour le manque de respect que l’édile a témoigné à leur égard, selon eux. Cette lettre a été remise en mains propres au bourgmestre ce mardi. L’action a été lancée par le service d’intervention de la police locale de Bruxelles, et non par les syndicats.

Une septantaine d’agents ont déposé mardi après-midi sur les escaliers de l’hôtel de ville plusieurs boucliers détruits ou endommagés lors de la manifestation de jeudi, le tout sous les applaudissements de plusieurs centaines de leurs collègues, en uniforme ou en civil.

M. Mayeur a reçu une délégation des protestataires vers 15h15. Peu avant 16 heures, cette rencontre était toujours en cours. Les policiers et leurs représentants ont livré peu d’explications sur leur action. L’un d’eux, Alain Baelen, s’est brièvement exprimé avec la presse: « j’ai été blessé lorsque nous nous sommes retirés face aux dockers. Je suis tombé et j’ai été roué de coups. Des choses se sont produites lors de cette manifestation qui ne sont pas normales. J’espère recevoir ici des réponses », a-t-il confié avant d’être invité à la discrétion par ses collègues.

Peu de résultats…

La rencontre mardi après-midi entre le bourgmestre de Bruxelles Yvan Mayeur (PS) et une délégation de policiers mécontents n’a livré que bien peu de résultats. Le chef de corps de la police, Guido Van Wymersch, a évoqué un nouveau départ à l’issue de la rencontre, mais les représentants des policiers se disaient déçus.

Avant cette action de protestation des policiers, M. Van Wymersch avait qualifiée celle-ci de « jamais vu ». « Mais ce qui s’est passé jeudi est aussi du jamais vu », a ajouté le chef de corps. « Il est clair qu’il y a un nombre de problèmes et il est normal qu’un chef de corps demande à parler à son bourgmestre et qui celui-ci écoute ».

A l’issue de la réunion, M. Van Wymersch s’est voulu positif, évoquant un nouveau départ. « Confiance, reconnaissance et communication seront les mots d’ordre. Le bourgmestre répondra via intranet à la lettre ouverte qu’il a reçue. La direction du corps de police est derrière ses agents, et le bourgmestre aussi à présent ».

Néanmoins, les policiers qui ont manifesté mardi après-midi ne cachaient pas leur déception face à M. Mayeur qui n’est même pas venu les saluer et leur adresser la parole, ont-ils fait valoir. « Nous n’avons pas reçu non plus d’excuses du bourgmestre », a déploré le commissaire Didier Ergo du service d’intervention, le service à l’origine de cette action de protestation peu banale dans les rangs policiers.

« Il a, à la demande de collègues blessés, exprimé son soutien et sa préoccupation, une chose qu’il n’avait pas faite à ce jour. Il a également promis de rendre visite prochainement à tous les services pour établir le contact avec ses agents ».

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