2016 et au-delà : 10 raisons d’espérer

Les Belges ont le moral au plus bas, selon plusieurs sondages. L’année 2015 est perçue comme l’annus horribilis. Et pourtant, il y a de nombreuses raisons d’espérer pour notre fédération, notre pays et notre continent.

Une société a le devoir de rester optimiste pour échapper au déclin. Voici dix raisons d’espérer :

1. L’économie. Selon l’Union wallonne des entreprises, nos PME se portent bien. L’image de la Belgique écornée à juste titre par les événements du Bataclan ne semble pas en souffrir dans ses capacités d’exportation. Notre pays reste une marque forte. Le chômage bruxellois et wallon, avec respectivement 18% et 13% de la population active est plus bas que jamais même s’il reste trop élevé chez les jeunes avec des taux, chez les moins de 25 ans, qui atteignent 26,8% à Bruxelles, 16,3% en Flandre et 31,6% en Wallonie. C’est contre ce fléau que la plateforme Alliance for Youth a signé mercredi dernier un partenariat avec les services publics en charge de l’emploi et de la formation. La plateforme rassemble des entreprises comme Nestlé, Axa, Adecco, EY, IBA, IBM, Securex et Sodexo rejoints par Deloitte et Engie. « En un an, 1.186 emplois et 560 stages ont été créés par les membres pour les travailleurs de moins de 30 ans », explique la plateforme. « L’objectif sera de créer 1.900 opportunités en 2016 pour ce public cible. »

2. La sécurité sociale. Véritable roc traversant les tempêtes financières, notre sécu tient bon. De nombreux peuples dans le monde nous l’envient. Même si la santé publique passe par-dessus la tête de nos compatriotes par ignorance, un récent accord entre médecins et mutuelles nous assure pour deux ans un accès très large et relativement bon marché à des soins de qualité. Et quand la santé va…

3. L’Etat islamique. L’avenir le dira mais l’attaque de Paris a peut-être été son chant du cygne. En Syrie et en Irak, il subit des pertes importantes. Les « salaires » de ses djihadistes ont été rabotés de moitié. Ses ressources financières, notamment pétrolières, sont touchées. Une coalition rassemblant USA, France et Grande-Bretagne, collabore étroitement avec la Russie et les pays de la région pour bouter l’EI hors du Grand Moyen-Orient. Certes, telle une hydre, le mouvement terroriste millénariste peut renaître. Il se déplace sournoisement en Libye et rameute toute la lie du continent africain. Le combat sera long. Mais la défaite de Daesh est inéluctable. La secte facho-islamiste n’a pas les moyens de détruire les démocraties occidentales.

4. Les migrants. Après une période d’euphorie qui a vu, une nouvelle fois, nos élites sombrer dans une certaine forme de délire empathique, l’heure est au pragmatisme. A l’exception du très crédule Jean-Claude Juncker et du gogo Louis Michel qui nous fait une énième colère feinte, les hommes politiques européens font face. Humanisme, oui ; angélisme non. Nos capacités d’accueil sont largement atteintes. Et les reconduites à la frontière ont commencé pour les imposteurs. Il faut dire qu’il était devenu difficile de nier l’aspiration des peuples. Les Belges par exemple font preuve d’une grande maturité face au phénomène migratoire. Dans un sondage IPSOS pour Le Soir et RTL-TVI, 96% pensent qu’on a accueilli trop ou suffisamment de migrants en Belgique. Seuls 4% pensent qu’on en accueille « trop peu ». Prescients, les sondés se déclarent tout à fait d’accord (52%) ou plutôt d’accord (29%) avec l’affirmation selon laquelle « l’afflux de réfugiés en Europe et en Belgique représente un problème pour notre façon de vivre ». Ils ne sont cependant que 30% à avoir réellement changé leur mode de vie. Cette prise de conscience n’aurait pas été possible sans les réseaux sociaux.

5. La mobilité. Après la cacophonie autour de la fermeture du tunnel Stéphanie, il semble qu’ayant touché le fond, les autorités de la capitale européenne aient rebondi. Un plan est en place pour sauver les tunnels bruxellois, élément essentiel de la mobilité et donc de la prospérité de la Région de Bruxelles et de son Hinterland. On verra assez vite si les investissements déjà lourds et les nombreuses expropriations pour mettre à 4 voies les lignes Bruxelles-Nivelles et Bruxelles-Ottignies ne s’avèrent pas vains. L’abandon du RER sud est tout simplement inenvisageable. Et à entendre Paul Magnette, je gage qu’on le bouclera coûte que coûte.

6. Le nationalisme flamand recule. Ni les Belges ni les Flamands ni même les électeurs de la N-VA ne suivent Bart De Wever dans sa quête chimèrique pour l’indépendance de la Flandre. Même s’il faut rester vigilant, le spectre de la disparition de la Belgique semble s’éloigner.

7. L’Europe. L’idée qu’on ne peut pas tout faire au niveau européen et certainement pas le ramassage des ordures, fait son chemin. L’Europe est là pour les grands projets type Ariane Espace, Airbus, armée européenne et les niveaux national et régional pour les dossiers qui passent au-dessus de la tête des technocrates de Bruxelles. La stigmatisation teintée d’arrogance des Européens de l’Est par les Ouest-Européens semble aussi s’effilocher face au principe de réalité.

8. La pauvreté. C’est le paradoxe de la tant honnie mondialisation : ils sont des centaines de millions par an à sortir de la pauvreté grâce aux investissements internationaux. L’économiste sud-américain Hernando de Soto Polar ne cesse d’opposer des démentis à la nouvelle coqueluche de la télé, Thomas Piketty et ses théories : les pauvres ne meurent pas de trop de capital mais parce qu’ils en manquent.

9. La science. Rien ne l’arrête. Après la découverte que l’autisme est largement d’origine génétique, on avance quant à l’origine « physiologique » de la schizophrénie. De quoi cesser de culpabiliser les parents comme on l’a fait depuis 30 ans. Les neurosciences ouvrent des champs immenses de guérison. Les médicaments « personnalisés » sans effets secondaires révolutionneront les thérapies au cours de ce siècle. La bactériologie ne cesse de progresser. Les maladies infectieuses sont en voie d’être maîtrisées. Après l’éradication de la polio, celle du paludisme ?

10. L’art. D’illustres exemples historiques l’attestent : lorsque l’art se meurt, le déclin guette. Or notre continent foisonne d’initiatives dans toutes les formes artistiques. Les musées, salles de concert, théâtres, cinémas et expositions ne désemplissent pas.

Comme le dit Roger Pol-Droit dans son dernier livre*, rêver à un futur meilleur est une question de dignité humaine. C’est le meilleur antidote contre la décadence.

* « L’espoir a-t-il un avenir – En finir avec le pessimisme », Flammarion. (Avec Monique Atlan).

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