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2015 : des opportunités immobilières à saisir

Le Vif

Cette année devrait être globalement stable en matière de prix grâce à des taux hypothécaires incroyablement bas et une inflation quasi nulle. Tel est le pronostic de la Fédération royale du notariat qui vient de publier son analyse de l’année écoulée, province par province.

La reprise de l’activité immobilière marquée au 4e trimestre 2014 étant principalement biaisée par un changement de fiscalité, les notaires s’attendent à un premier trimestre 2015 plus calme, ce qui constituerait en quelque sorte un retour à la normale. Pour la suite, les pronostics penchent pour une année globalement stable en termes de volumes de transactions et de prix. Au rang des éléments favorables à ce scénario, ils pointent, outre des taux hypothécaires incroyablement bas et une inflation quasi nulle (elle s’est à nouveau repliée en 2014, à + 0,5%), une épargne très importante offrant un rendement proche de zéro et l’attrait persistant du Belge pour la brique. Mais aussi un facteur démographique : la croissance et le vieillissement de la population comme l’augmentation du nombre de familles monoparentales et de personnes isolées contribuent à stabiliser le marché. Parmi les éléments défavorables, les notaires ne font pas l’impasse sur la dégradation du marché de l’emploi, une reprise économique qui tarde à se concrétiser, la frilosité des banques, moins prêteuses que jamais, et la paupérisation d’une frange de plus en plus nourrie de potentiels candidats à l’acquisition, sans oublier l’incertitude en matière de fiscalité immobilière à Bruxelles.

En guise de conclusion, les notaires se veulent malgré tout rassurants et précisent que, « vu le nombre important de biens en vente, il y aura encore des opportunités à saisir en 2015 ».

2014 a été une année fiscalement agitée, disions-nous. C’est qu’elle n’a pas été épargnée par les réformes fiscales, dont la plus importante est la régionalisation du bonus logement. Cette réduction d’impôts accordée aux personnes ayant souscrit un emprunt hypothécaire pour acheter ou faire construire leur habitation unique et propre a été transférée de l’Etat fédéral aux Régions dans le cadre de la sixième réforme de l’Etat, à dater du 1er juillet 2014. Alors que la Wallonie et Bruxelles nageaient encore en pleine incertitude quant à l’avenir dudit bonus, la Flandre a annoncé de manière tonitruante une modification de ce dernier dès le 1er janvier 2015, déclenchant auprès des candidats-acquéreurs flamands une course à la signature de l’acte de vente avant la fin de l’année 2014. Il faut dire qu’au lieu du taux de réduction d’impôts de 30 % à 50 % en fonction des revenus du contribuable anciennement prélevé par l’Etat fédéral, la Région flamande a opté pour un taux unique de… 40 %. Une politique à laquelle s’est ralliée la Région wallonne, l’annonçant toutefois plus tardivement et plus timidement que son homologue flamande ; ce qui explique que cela ne se soit pas particulièrement ressenti sur le marché. A Bruxelles, la situation est gelée jusqu’en 2017. Une étude sur la question a été commandée par le gouvernement bruxellois, dont les résultats sont attendus au printemps prochain.

La seconde mesure fiscale, entrée en vigueur le 1er janvier 2014, concerne la seule Région wallonne. Elle se rapporte au taux de droits d’enregistrement réduit de 6 % prévu pour les habitations modestes (dont le revenu cadastral est inférieur ou égal à 745 euros). Les deux seuils d’application de ce taux préférentiel ont été abaissés à 160 431 euros (contre 200 000 précédemment) pour les biens situés dans les communes répertoriées chaque année par la Région wallonne comme subissant une pression immobilière plus importante qu’ailleurs ; et à 150 404 euros (contre 191 000) pour les biens situés dans les communes qui ne sont pas reprises dans cette liste publiée au Moniteur. Au-delà de ces deux tranches, le taux ordinaire de 12,5 % reste d’application.

D’après les notaires, la frange de candidats-acquéreurs bénéficiant de ce taux réduit de droits d’enregistrement est extrêmement importante, et pas seulement dans les provinces auxquelles on s’y attend le plus. Ainsi, dans le Brabant wallon, pourtant la plus aisée d’entre elles, ils sont nombreux à compter sur ce sérieux coup de pouce pour devenir propriétaires : deux sur trois à Tubize et Jodoigne, près de trois sur quatre à Rebecq, un peu moins d’un sur deux à Court-Saint-Etienne et un sur trois à Nivelles.

Frédérique Masquelier

Le dossier Spécial Immo, avec tous les prix moyens, commune par commune, en Régions bruxelloise et wallonne, dans Le Vif/L’Express de cette semaine.

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